Après quasi un mois passé au Myanmar, il est temps de dire au revoir à ce joli pays et de nous envoler pour le Vietnam. Mais avant de clore la page birmane de notre voyage, voici, comme à notre habitude, un petit bilan de notre expérience.
SOMMAIRE D’ARTICLE
L’itinéraire parcouru
Comme d’hab’, nous n’avons rien prévu à l’avance et avons décidé au jour le jour. Voici notre itinéraire, effectué sur la totalité de nos VISA de 28 jours :
- Nous sommes arrivés à Yangon, où mes frères nous ont rejoins.
- On est partis ensemble à Hpa-An pour visiter les grottes à scooter.
- On a pris un bateau pour se rendre à Moulmein, l’ancienne capitale Britannique.
- Nous sommes retournés à Yangon pour que mes frères prennent leur avion de retour…
- … Puis Max et moi sommes partis pour Kalaw.
- Après trois jours de trek, nous sommes arrivés au lac Inle, où nous avons passé trois jours.
- Nous nous sommes rendus à l’ouest du pays, à Bagan, où nous sommes restés quatre jours.
- On est remontés à Mandalay…
- … Avant de prendre un train pour Niyapyidaw, la capitale fantôme.
- De là, nous nous sommes rendus à Taungoo, une ville de taille moyenne de Birmanie où il y a très peu de touristes.
- Pour nous avons pris notre avion pour le Vietnam de Yangon.
Notre ressenti de voyageur
Les limites des visa à courte durée
Le Myanmar a été le premier pays dans lequel nous expérimentions les visa de 28 jours maximum. Pas le choix, les extensions coûtent très cher. Mais bon, on s’était dit que ça irait, vu que les voyageurs passent de toutes façons rarement plus d’un mois dans un pays de cette taille. Mais BOF.
N’avoir qu’un mois pour visiter un pays pousse forcément à accélérer la cadence : on veut voir beaucoup de choses, les distance sont grandes, alors on sprinte, adoptant finalement le même rythme que des vacanciers d’une semaine. On en voit juste plus, mais on vit la même chose. Et ce n’est pas pour ça que nous sommes partis !
Oui, sauf qu’il y a les must-see, quand même, on va pas les rater ! Et si on ne revient jamais, on sera dégoûtés d’être passés à côté ! Alors hop, un bus de nuit (VIP, forcément), et puis on loue un scooter, on visite et on recommence.
Il faut dire que tout est fait pour suivre un parcours touristique bien défini. Les horaires et la facilité des bus spéciaux (qui viennent nous chercher et qui nous déposent devant notre hôtel directement), le manque d’accessibilité du train local, la barrière de la langue en dehors de ces sphères… On peut facilement passer un mois sans vraiment se confronter à la vie Birmane, en passant exclusivement par les services proposés dans les hôtels et les agences.
Un circuit un peu trop classique
Dans notre cas, nous avons commencé comme tout le monde, en suivant le parcours classique d’un touriste au Myanmar : le lac Inle, Yangon, Bagan, Mandalay, Hpa-An… Et puis, au bout de trois semaines, on en a eu marre. Ce qu’on voyait était effectivement magnifique, mais notre voyage manquait de personnalité. La fin approchant, on a fait le deuil de notre envie de « tout voir » et on a décidé de sortir de ce sentier battu.
Malgré les mises en garde du Routard donné par mon frère et des sites internet, on a décidé de prendre le train birman. D’abord pour aller voir Nyapyidaw, la capitale fantôme, puis pour s’arrêter à Taungoo, une petite ville où il n’y a rien à faire.
Le train Birman : une expérience à vivre !
Déjà, les conseils donnés par ces guides sont débiles. Malgré ce qu’ils écrivent, les trains Birmans sont 20x moins chers que les bus touristiques hors de prix (avec écrans intégrés sur chaque siège) et ne sont pas moins confortables que n’importe quel autre train d’Asie. On voit parfois de beaux paysages défiler et surtout, on voit les gens. Ils n’ont tellement pas l’habitude qu’il ne faut pas être trop pudiques : des dizaines de personnes peuvent vous fixer pendant de longues minutes en vous scrutant sous toutes les coutures. Certains tentent de dire bonjour, d’autres saluent de la main, d’autres encore se contentent de sourire… Ou nous prennent en photo à moitié discrètement. Je pense qu’ils sont juste contents que l’on vienne jusqu’ici, que des personnes puissent traverser le monde et se retrouver dans le même wagon qu’eux.
Bien sur, la barrière de la langue est gênante, mais c’est quand même une expérience impressionnante. Je me rappelais de la phrase du père de famille chez qui on a dormi pendant le trek jusqu’au lac Inle : « quand quelqu’un ne sourit pas, il nous fait peur ». Alors je souriais tout le temps. Et c’est bête, mais c’est la méthode Couet, ça finissait par me donner sincèrement envie de sourire. De quoi passer de bonnes journées.
Se rendre dans les zones moins visitées
Ensuite, les trains peuvent nous emmener dans des villages moins fréquentés du Myanmar. C’est là que l’on voit un autre aspect du pays, inaccessible autrement. On a même dormis dans un hôtel qui n’affichait même pas son nom en anglais. On est passés devant deux fois avant de se dire que c’était peut être ici. Cela dit, sortir du circuit est épuisant, et on est constamment interpellés : pour dire bonjour, pour prendre un vélo-taxi, pour acheter des fruits ou tout simplement en étant fixés en continu. Mais c’est le jeu, il faut le savoir. Certains jours on en a moins envie que d’autres, et c’est là que la chambre d’hôtel joue son rôle d’abri pour l’intimité.
En bref, si c’était à refaire nous aurions tenté le train bien plus tôt et nous aurions certainement évité Mandalay pour passer plus de temps dans la province, quitte à faire comme en Inde et à s’arrêter au hasard sur la ligne de train. Et nous allons essayer de ne plus se faire avoir par les visa trop court. On ne peut pas « tout voir » d’un pays, de toutes façons. Il faudra y revenir un jour !
Retrouvailles familiales
La Birmanie a pour moi un petit goût de famille, puisque c’est ici que mes deux frères sont venus nous voir pendant une semaine. Et ça m’a vraiment fait du bien ! J’attendais ça avec impatiente depuis quelques semaines déjà. Alors pour une semaine, on a laissé tomber nos budgets serrés, nos comptes, notre immersion dans une vie locale pas toujours confortable et on a juste profité de pouvoir découvrir un pays en famille, sans trop de pression. Cocktails, restos, location de scooters, cafés… C’était chouette de faire cette petite parenthèse !
Mais pour le reste, ce n’est pas un pays qui m’a marqué fondamentalement. Pourquoi ? Vaste question, que je me suis beaucoup posée.
Manque de temps pour un pays immense
L’Inde ou le Népal (malgré leurs défauts et le fait que j’étais contente d’en partir au bout d’un moment pour me reposer ailleurs) sont des pays marquants, justement parce qu’ils challengent le voyageur. Physiquement, et émotionnellement. J’ai une tendresse personnelle pour ces deux pays, que je n’arrive pas à ressentir pour la Birmanie. Je pense qu’il m’a manqué du temps là-bas, pour vraiment y être habituée.
Une nourriture peut satisfaisante
Ce qui m’a aussi gêné, c’était la nourriture. Pour moi, c’est un aspect hyper important d’un pays et de l’expérience que je vais y vivre. Le Japon me fait de l’œil en grande partie pour ça, tout comme l’Inde l’avait fait avant lui. Et la nourriture Birmane est vraiment, vraiment, vraiment pas terrible. Surtout quand on fait attention à son budget. C’est extrêmement gras, pas ou peu assaisonné, et ça manque cruellement de finesse et de goût. Sans parler des manquements d’hygiène. Et comme dans toute l’Asie, il faut faire une croix sur les desserts, hein, ça va de soi !
Mais une population adorable
Côté positif, il y a quand même énormément de choses à dire. Les paysages sont vraiment magnifiques et apaisants : le sud notamment, mais aussi le lac Inle et Bagan. Ce ne sont pas des zones touristiques sans raison. Il y a encore peu de monde (surtout pendant notre voyage, à cause des événements politiques) ce qui rend les excursions agréables et immersives.
Et puis surtout, les Birmans sont adorables. C’est typique des pays qui n’ont pas encore l’habitude des touristes et l’agacement (ou les arnaques) qui vient avec. Ils sont extrêmement respectueux, attentionnés (trop, trop…) et chaleureux. Ils disent bonjour par politesse, et non pour ensuite demander quelque chose. Et c’est vraiment une sensation agréable qui permet à ceux qui voyagent au long court de se reposer entre l’Inde ou l’Asie du Sud-Est. C’est pour cela que c’est un pays coup de cœur de beaucoup de voyageurs, et je le comprends tout à fait.
En tous cas, ce n’est pas du tout un pays que je regrette d’avoir découvert, surtout à cette période. On sait tous que de gros changements vont avoir lieu dans les années à venir, notamment avec l’habitude et la connaissances des touristes. Certaines situations étaient vraiment hyper marrantes, justement parce qu’ils n’avaient aucune idée de notre façon de raisonner et d’agir et qu’ils ont la fâcheuse tendance de dire « oui » même s’ils ne comprennent pas ce que l’on demande. Nul doute que le pays va s’adapter, améliorer son niveau moyen d’anglais, et que de plus en plus de personnes vont venir. Du coup, c’était vraiment un bon moment pour s’y rendre.
Les moments forts
1 – Faire un trek pour nous rendre au lac Inle. Trois jours marquants avec un guide et des voyageurs très cool !
2 – Retrouver mes frérots à Rangoon (même si je n’ai pas été fan de la ville).
3 – Prendre le train Birman, sous les regards amusés de tous les voyageurs
4 – Visiter Naypyidaw, la capitale fantôme. Une ville trèèès étrange !
5 – Visiter Hpa An en scooter (surtout au moment du couché de soleil !)
Budget d’un mois de voyage
Des logements assez chers
La Birmanie est un pays assez cher pour l’Asie du Sud Est. Ça reste évidemment très abordable pour nous, mais c’est bien différent du Vietnam, Cambodge, Laos, Thaïlande, Inde ou Népal. Ceci est surtout dû au coût des logements : alors qu’il est facile de trouver un hôtel pour backpackers dans les pays cités juste avant, la Birmanie a une image très riche et luxurieuse du touriste, sans penser à la catégorie des jeunes voyageurs fauchés. Les hôtels sont donc d’une très bonne qualité (produits d’hygiènes offerts pour chaque nuit, propreté impeccable, petit déj’ toujours compris…) mais sont donc bien plus chers.
En moyenne, si on ne fait pas trop attention, on peut facilement en avoir pour 20 euros la nuit pour les solutions de logement d’entrée de gamme. Un sacré trou dans le budget. De nouvelles offres sont en train de s’ouvrir, notamment quelques auberges de jeunesse avec des dortoirs dans les lieux touristiques. Mais ceux-ci sont facilement pris d’assaut par les tourdumondistes et autres packbackers et restent assez chers.
Des frais supplémentaires pour chaque attraction
Le deuxième coût important en Birmanie est celui des entrées dans les zones touristiques, comme le lac Inle ou Bagan. Les prix sont très élevés pour le pouvoir d’achat local (entre 10 et 30 euros), et les entrées ne sont valables que pour cinq jours. L’argent va en plus directement à l’état, donc il ne faut même pas compter sur le fait que ce soit un genre de donation pour préserver ces endroits. Non, c’est juste une taxe à touristes.
Les transports peuvent aussi sacrément peser sur la bourse du voyageur s’il se tourne vers les bus VIP. Souvent autour de 20 euros par personne le trajet de 6 heures, ce n’est pas un montant négligeable ici. Beaucoup font donc le choix de voyager de nuit, pour éviter de payer une nuit à l’hôtel en plus, mais c’est vite épuisant vu que l’on arrive toujours entre 3h et 4h du matin. Au final, on est fatigués rapidement et on perd de toutes façons une journée de voyage pour se remettre physiquement. La solution est d’opter pour le train local, ou de faire des petites étapes en bus locaux. Comme toujours, le top pour le budget c’est d’avoir du temps et de ne pas vouloir enchaîner les visites !
Street food abordable… mais pas très équilibrée
La nourriture n’est pas non plus donnée si l’on mange dans les restaurants, et encore moins dans ceux destinés aux touristes (mais ça c’est comme partout). La nourriture de rue est quant à elle très abordable et variée, bien qu’extrêmement grasse et pas vraiment hygiénique. Ça dépanne pour alléger le budget, disons ! Tout comme les fruits, d’ailleurs, qui sont très bons et pas chers.
Nous avons donc fait assez attention à notre budget pendant ce mois, sauf lors de la venue de mes frères (ça, c’étaient les vacances). On a souvent marché (plusieurs heures parfois) pour éviter les taxis hors de prix. C’est l’avantage d’avoir du temps, et on voit d’autres aspects des lieux où on se trouve.
Nous avons donc réussit à avoir un budget de 17,25 euros par jour et par personne pour les 28 jours passés dans le pays. Le site du planificateur indique une dépense moyenne de 24 euros par jour et par personne pour un voyage en Birmanie. C’est un chiffre qui sonne très juste puisque c’est ce que nous dépensions quand mes frères étaient avec nous. En mode packpackers, on arrive donc à faire moins sans soucis, et en prime on a même réussit à inclure une nuit dans un hôtel de luxe !
Sri Lanka, Inde, Népal, Myanmar, Vietnam et Cambodge… Retrouvez ici le bilan et les anecdotes de nos 6 premiers mois de voyage en Asie !
4 réflexions au sujet de « Bye-bye Myanmar ! [Itinéraire et budget d’un mois de road trip] »