Budget d’un PVT en Nouvelle-Zélande : notre retour d’expérience

Avant toute chose, pardonnez le titre de l’article ! J’ai un peu l’impression d’écrire sur une solution miracle permettant de gagner 5000 euros par mois sans sortir de chez soi. Mais je n’ai pas trouvé plus clair pour résumer le sujet du jour.

A l’instar de l’Australie, beaucoup de jeunes voyageurs décident de se rendre en Nouvelle-Zélande pour une durée assez longue (entre 6 mois et un an). Ceci est dû à la facilité d’obtention du PVT (ou WHV en anglais), le VISA qui permet aux ressortissants Européens (entre autres) de moins de 31 ans de visiter et travailler légalement dans le pays pour une année. On peut ainsi découvrir les îles sans avoir un gros apport d’argent à la base.

Travailler en Nouvelle-Zélande est d’autant plus important que le coût de la vie y est élevé. Pas le choix, donc, si on ne veut pas voir ses économies fondre à vue d’œil. Mais alors que l’Australie est réputée pour permettre aux travailleurs de mettre de l’argent de côté assez facilement, la Nouvelle-Zélande souffre d’une réputation bien différente. Alors peut-on réellement gagner de l’argent avec son PVT néo zelandais ? Et comment faire ? Voici notre retour d’expérience.

SOMMAIRE D’ARTICLE


Où travailler et pour combien

Une fois que l’on sait que l’on veut travailler (et c’est déjà bien), reste à savoir où et comment faire.

A lire : le récit de nos mois de travail en Nouvelle-Zélande.

Dans la restauration

Il est assez facile de trouver un travail dans la restauration en Nouvelle-Zélande. Certaines villes sont en recherche quasi permanente de petites mains, de serveurs et de cuisiniers. C’est le cas de Christchurch, où on trouve beaucoup de brasseries et restaurants.

Côté paie, tout dépend du rôle que l’on a. Avec de l’expérience et une formation de cuisinier, on dépasse largement le SMIC horaire, tout en enchaînant beaucoup d’heures. C’est moins le cas en tant que serveur, où il va souvent falloir cumuler plusieurs jobs à horaires décalées pour faire un vrai temps plein ou plus.

Sans aucune expérience, on peut prétendre à un poste de « kitchen hand ». C’est l’équivalent de plongeur en France. Le job consiste à aider en cuisine avant le service, faire la plonge pendant et après, puis faire le ménage. C’est assez physique et il peut être difficile de faire beaucoup d’heures. Et il ne faut pas espérer plus que le SMIC, soit 16,5 dollars de l’heure (+ 8% de congés payés que l’on touche lorsque l’on part). Mais c’est un bon plan pour passer l’hiver au chaud en attendant les récoltes. C’est ce que j’ai fait pendant trois mois à Christchurch.

Dans les agences de location

Une alternative à la restauration sont les agences de location. Le tourisme est un des secteurs clés de la Nouvelle-Zélande, et comme le pays se visite quasi obligatoirement avec un véhicule, les agences de location sont légions.

C’est le job que Max et Zac ont fait pendant l’hiver. Zac était uniquement car groomer (laveur de voiture), tandis que Max prenait aussi la casquette d’agent d’accueil de temps en temps.

Ils étaient payés 17 et 17,5 dollars/heure et faisaient des horaires classiques (8h-17h). Le job n’est ni physique ni compliqué, juste chiant. Mais c’est une bonne alternative : n’hésitez pas à vous rendre dans les agences (souvent proches des aéroports) pour demander si ils ont besoin de salarié.

Sur les chantiers

Les villes de Nouvelle-Zélande semblent en construction continue. L’avantage c’est qu’il y a beaucoup de postes dans le domaine, même pour ceux qui n’ont pas d’expérience ou de formation. Pour trouver des missions, le plus simple est de passer par des agences d’interim. Il y en a partout dans le pays. Ce sont elles qui vous affecteront sur les différents chantiers.

Les salaires varient en fonction des tâches. Globalement, pour un poste non qualifié, on peut espérer toucher entre 17 et 20 dollars de l’heure. C’est plutôt intéressant.

Néanmoins, le gros point négatif est que les agences et les directeurs de chantier peuvent vous faire changer très fréquemment de lieu et de mission. Il faut être flexible et s’adapter rapidement aux divers environnements.

Dans les fermes

Les jobs en ferme sont les plus prisés chez les backpackers en été. La raison : il est facile d’en trouver dans tout le pays et on peut être payés au rendement. On peut aussi travailler sur de très courtes durées, ce qui permet d’être flexible et de voyager en parallèle.

Les boulots varient en fonction de la saison et du lieu. Les plus prisés sont les jobs de picking (cueilleurs). Attention tout de même à la paie au rendement : j’en ai vu beaucoup être désillusionnés devant leur première paye. Il faut être rapide et endurant. Les conditions peuvent être très dures (la chaleur ici est insupportable et quand il ne fait pas trop chaud, il pleut). Mais si on prend le coup de main, on peut réussir à toucher jusqu’à 30 dollars de l’heure (c’est ce qu’on faisait dans le thinning de pommes). En moyenne, il y a quand même plus de chance pour que vous gagniez autour de 18-19 dollars.

Budget en Nouvelle-Zélande

Quelques conseils :

– Quoi que vous choisissiez, gardez en tête que du travail se trouve facilement dans tout le pays. L’erreur classique (que j’ai évidemment faite) est de rester dans un boulot qui ne rapporte pas et est très contraignant, juste par peur de ne pas trouver autre chose. C’est une perte de temps et d’argent non négligeable.

Connaissez vos droits en lisant vos contrats (préavis minimum, holiday pay, pause rémunérée…) et n’hésitez pas à les faire valoir. Au besoin, demandez conseil à la communauté FR sur Facebook.

– Pour les jobs en ferme, évitez de passer par des contractors (les agences d’intérim). Elles vont se prendre une marge sur votre salaire, alors qu’il suffit de vous présenter dans les fermes pour demander du travail en direct. C’est plus rentable et souvent les relations sont plus agréables (on est moins « jetables »…).


Réduire les dépenses

Puisque les salaires en NZ sont loin d’être incroyables, le meilleur moyen de mettre de l’argent de côté est de limiter au maximum ses dépenses. Et bonne nouvelle : il existe de nombreuses solutions ! Voici nos quelques conseils.

Vivre en van… Même en ville

Le loyer est la plus grosse dépense à prévoir sur place. Vivre dans son van permet donc de couper les coûts, surtout si vous aviez de toutes façons prévu d’en acheter un pour voyager.

Quand nous travaillions à Christchurch, nous avions donc opté pour l’improvisation. Au début on se rendait alternativement aux deux campings gratuits du bord de ville (Chamberlain Ford et Lyttelton). Mais on faisait beaucoup de trajet pour peu de temps. Du coup, on a finit pas rester de plus en plus souvent dormir devant les chantiers où Max travaillait. Ça nous permettait d’une part d’économiser du temps et de l’essence, et d’autre part de ne pas avoir à me lever quand Max allait au travail.

Ce n’est pas légal de dormir dans son véhicule en ville. Mais en 4 mois, nous n’avons jamais été verbalisés ou interpellés. Il faut dire que nous nous posions après mon service (vers 23h au plus tôt) et que Max partait au travail à 6h. On se garait dans des zones peu fréquentées (jamais devant la maison d’un particulier).

Budget en Nouvelle-Zélande

Conseils : si vous souhaitez dormir dans votre van en ville, il vaut mieux respecter quelques conditions :

Avoir un van discret avec cuisine intérieure (pas question de se préparer un café sur le trottoir)

Ne pas dormir devant les maisons. Préférer les parcs ou les chantiers.

Se garer le plus tard possible (de préférence après 18h).

Utiliser des applications mobiles

Quelques applications mobiles permettent de réduire la facture lorsque l’on voyage en Nouvelle-Zélande. Gaspy est une des plus utiles : elle permet de trouver les pompes à essence les moins chères autour de sa position. Et c’est hyper important car certaines pompes peuvent proposer de l’essence jusqu’à 40 centimes/L plus cher qu’une autre ! Ça fait une grosse différence.

L’application Campermate est également très utile. Elle indique tous les campings du pays ainsi que leur équipement et leur prix.

Arrêter de fumer

À l’instar de l’Australie, le gouvernement de Nouvelle-Zélande cherche à réduire la consommation de tabac en augmentant le prix du paquet. Et ce n’est pas peu dire ! Il faut compter 25 dollars pour un paquet d’industrielles et un peu plus de 50 pour un paquet de tabac, des feuilles et des filtres.

C’est donc le meilleur moment pour arrêter ! Ou, si c’est trop compliqué pour vous, au moins de réduire. Car ça va vraiment se sentir sur la facture à la fin de mois !

Consommer local et limiter la viande

Ce n’est pas un scoop : la viande coûte cher. La Nouvelle-Zélande n’est évidemment pas une exception. En plus de faire du bien à sa santé (et à l’environnement), limiter sa consommation de viande peut grandement soulager le porte-monnaie.

Il en va de même pour le reste de l’alimentaire. Consommer local et de saison est toujours une bonne idée : oubliez les tomates en hiver !

Les citrons hors saison sont hors de prix

Acheter ses légumes dans les magasins spécialisés

Globalement, les fruits et légumes sont chers quoi qu’il arrive. Mais c’est encore pire dans les supermarchés. Le mieux est de se rendre dans les coopératives spécialisées : elles proposent des fruits et des légumes de saison à des prix bien plus raisonnable.

A Christchurch par exemple, Vegeland et Healthy Harvest sont parmi les plus connus.

Budget en Nouvelle-Zélande

Notre budget en Nouvelle-Zélande

Nos dépenses

En moyenne, nous dépensons environ 500 euros chacun par mois. Ceci inclut la nourriture, l’essence, les différents frais liés au van et les potentiels campings payants que l’on fait.

Lorsque l’on travaille, on dépense moins. Ces deux derniers mois nous ont coûté environ 800 euros par personne. Ce n’est donc pas beaucoup, mais nous avons fait beaucoup d’efforts pour cela. Ici, le moindre plaisir peut revenir très cher. On fait donc particulièrement attention à nos dépenses.

En voyage, le chiffre est un peu plus élevé. On fait plus de sorties et on consomme plus d’essence. On peut ainsi dépenser entre 550 et 600 euros chacun. Evidemment, il faut prendre en compte que nous vivons dans notre van (même l’hiver) et que l’on se satisfait de très peu de confort.

Nos gains et ressources

En travaillant 5 mois en NZ (3 en ville et 2 en fermes), j’ai gagné environ 6000 euros net. Ce n’est pas beaucoup dans l’absolu (c’est surtout à cause de mon salaire à Christchurch) mais en dépensant peu toute l’année, ça a suffit à financer mes 9 mois en Nouvelle-Zélande (et même une partie de mon voyage en Asie). Ce n’est donc pas négligeable et ça permet de pouvoir envisager la suite sans souci. D’ailleurs, Max a gagné plus que moi puisque pour 4 mois et demi de travail, il a touché 7500 euros.

Budget en Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande est un pays cher, mais dans lequel il est possible de couper les coûts facilement (si on est prêts à s’en donner les moyens). Il y a également du travail partout, ce qui est bien pratique. En résumé : pas de panique si vos finances ne sont pas à fond quand vous arrivez dans le pays. Vous aurez toujours moyen de mettre la main à la pâte pour gagner quelques billets avec la tête de la reine 🙂

D’autres articles sur le budget en Nouvelle-Zélande :

– « Budget final de notre voyage en Nouvelle-Zélande » (Very NZ Trip)

– « Le petit guide du PVT » (Girl Trotter)

– « Budget d’un voyage en Nouvelle-Zélande » (Les deux pieds dehors)

Une remarque ? Un commentaire ? Une question ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.