À l’instar du Cambodge, nous avons visité pendant presque un mois le Laos au guidon de notre Honda. Entre campagne Laotienne, nouvel an à la capitale, grottes et cascades locales et bien sûr, riz collant, voici le bilan de nos découvertes.
SOMMAIRE D’ARTICLE
L’itinéraire parcouru
Notre voyage au Laos s’inscrit plus largement dans notre road trip à moto en Asie du Sud-Est. Comme pour le Vietnam ou le Cambodge, c’est le mode de transport idéal pour découvrir les zones plus reculées ou juste moins touristiques. Nous sommes entrés par l’unique frontière commune avec le Cambodge, puis sommes ressortis par Nam Can, une des frontières qui mènent vers le Vietnam. Voici notre itinéraire sur la carte :
Dans les grandes lignes, voici notre parcours :
- Nous sommes arrivés par la frontière du Cambodge pour nous rendre à Don Det, sur les 4000 îles.
- Trois jours plus tard, on est partis pour Attapeu.
- De là, nous avons fait une partie de la boucle de Paksé (sans passer par Paksé) où nous sommes restés trois jours.
- Après avoir quitté cette première boucle, nous nous sommes rendus à Thakhek où nous avons attendu le beau temps pendant deux jours.
- De Thakhek nous avons commencé la deuxième boucle à moto, avec une pause de quelques jours dans un village à mi-chemin.
- De là on a été rejoints par Jean et Névine, rencontrés sur la première boucle, et nous avons roulé deux jours pour arriver à Vientiane pendant la fête de l’eau.
- Deux jours (mouillés et alcoolisés) plus tard, Max et moi sommes repartis. Direction Luang Prabang, où nous avons passé quatre jours.
- La fin de notre visa approchant, nous avons repris la route pour nous rapprocher de la frontière Vietnamienne en découvrant au passage les magnifiques montagnes Laotiennes.
Notre ressenti de voyageurs
Le Laos n’est malheureusement pas un grand coup de cœur pour moi. Je ne regrette pas du tout d’y être allée et je suis très contente d’avoir visité ce joli pays ! Mais il n’a pas su me charmer comme le Népal ou le Vietnam avant lui. Un mois dans le pays m’a semblé suffisant. J’ai été très contente de retrouver le Vietnam pour la fin de notre voyage en Asie du Sud-est. Pour la défense du Laos, je me lasse aussi un peu de la région en règle générale (et des hordes de backpackers qui suivent, comme nous, un chemin similaire). L’immersion Indienne ou Népalaise me manque.
« C’est calme… Trop calme… Je préfère quand c’est un peu trop plus moins calme… »
… Disait Jamel. Et c’est un peu le sentiment que j’ai eu au Laos.
Clairement, c’est un super endroit pour passer des vacances tranquilles en famille. On peut profiter des cascades, des sourires des Laotiens, des montagnes et des vastes étendues silencieuses.
Il faut dire que le Laos est extrêmement moins peuplé que ses voisins. Et c’est ce qui fait que ce pays est tant aimé par les voyageurs qui s’y rendent (notamment les français, en masse dans le pays !). Malheureusement, c’est justement cette qualité qui en fait, pour moi, son défaut principal.
Autant je comprends très bien que l’on soit content de souffler un peu entre le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande en trouvant au Laos de grands espaces et une nature très présente. Mais lorsque l’on voyage en moto, cette sensation on l’a déjà tous les jours. Même au Vietnam (avec ses 90 millions d’habitants sur un territoire plus petit que la France), on avait déjà l’habitude de fréquenter les villages, la nature et le silence. Le trajet sur la Hô-Chi-Minh-Road est parfait pour ça, avec des kilomètres de zones non habitées. Ce n’était donc pas un besoin pour nous.
Et à l’inverse, le peu d’habitant que l’on trouve dans le pays m’a donné une image désertique et peu accueillante. On pouvait rouler des heures sans traverser de villages. Pourtant, les locaux sont effectivement très agréables, ce n’est pas la question. Mais ils sont rares. Et j’aime particulièrement observer la vie où l’on passe, surtout si je savoure déjà le silence et le calme le reste de la journée.
Ceci me mène d’ailleurs à mon second point :
Des habitants chaleureux, mais très réservés
J’ai souvent lu en ligne que les Laotiens étaient peu souriants et assez antipathiques. Dès notre arrivée, j’ai compris que c’était faux. On a toujours été bien accueillis, on a reçu des centaines de sourires et des « sabaïdee » à tour de bras.
Mais il est vrai qu’ils sont bien plus réservés et timides que leurs voisins (surtout Vietnamiens). Le passage de la frontière m’a particulièrement marquée : en quelques kilomètres, j’ai pu sentir l’ambiance changer et les réactions des locaux sur notre passage devenir bien plus expressives. Sans parler du douanier qui m’a demandé de jouer un morceau de guitare entre les deux frontière, ou du fait qu’à peine une heure après être entrés sur le territoire Vietnamien, nous étions déjà en train de boire des coups avec des habitants…
Du coup, il a été plus difficile d’échanger quelques signes et quelques souvenirs avec les Laotiens. Ils semblaient souvent plus effrayés par le fait de ne pas parler la même langue que nous qu’intrigués par notre présence. Mais les locaux restent tout de même un gros atout du pays !
Des cascades, encore et toujours des cascades
Pour finir, je dirais que ce qui m’a également laissé un sentiment assez partagé concernant le pays c’est le fait que les activités tournent autour des cascades ou des grottes.
Encore une fois, le fait que nous étions déjà en Asie du Sud-Est depuis plus de 4 mois a clairement joué sur mon ressenti. Mais j’ai vite été lassée des cascades ou des grottes à visiter, aussi belles soit-elles. C’est un peu comme les pagodes en Birmanie, on est impressionnés au début et puis on s’en lasse.
Les voyageurs gardent d’ailleurs un bon souvenir du pays grâce aux deux boucles dans les villages à réaliser en moto (Paksé et Thakhek). Si je comprends que ce soit une super expérience pour quelqu’un qui voyage habituellement en bus, dans notre cas c’est déjà ce que nous faisions tous les jours. Les paysages n’étaient pas plus dingues que ceux du Vietnam ou du Cambodge. C’est quand même une super activité, mais j’ai été moins marquée.
J’ai, en revanche, beaucoup aimé rouler dans les montagnes du nord du pays. Malheureusement, le temps n’était pas toujours clément et on galérait un peu à avancer dans les pente à 12%… (c’est toi qui fume ? Ah nan, c’est la moto).
Les moments forts
1. Arpenter les routes de montagnes à moto, en observant la vie dans les villages traversés.
2. Participer à la bataille d’eau géante à Vientiane pendant le nouvel an Laotien.
3. Découvrir les cascades de Tayicseua, sur la boucle de Paksé.
4. Explorer la Konglor Cave en barque.
5. L’ambiance chaleureuse chez Mama Pap, également sur la boucle de Paksé.
Budget d’un mois de voyage
Je sais que parler d’argent quand on parle d’un voyage ça fait moins rêver et c’est très pragmatique. Mais c’est aussi très intéressant pour comprendre le coût de la vie et l’économie locale. En plus c’est une question importante que l’on se pose avant de partir.
Un coût de la vie plus élevé que ses voisins
Le Laos possède la moyenne de budget « a-contresens » la plus faible d’Asie du Sud-est, avec 20 euros par jour et par personne. Arrivant du Cambodge (où cette moyenne était de 24 euros) nous nous attendions donc à observer une baisse du coût de la vie. Ça paraissait d’ailleurs logique puisque c’est le pays le plus pauvre de la région.
Mais on s’est vite rendus compte que c’était plutôt l’inverse. Évidemment, nous sommes toujours sur un budget très faible. Mais comparé au Vietnam ou au Cambodge, on a réellement ressenti une augmentation des coûts. Un pho coûte quasiment partout 15 000 kip (soit 1,5 euros) alors qu’au Vietnam il faut plutôt compter 0,80 cts. Un café coûte 10 000 kip (1 euro) contre 0,60 cts au Cambodge. Et s’il est très facile de se loger pour 4 euros à deux dans les deux pays voisins, au Laos cela révèle de l’exception.
Bref, le pays est plus cher. Mais ce qui est intéressant, c’est de se demander pourquoi, et pourquoi cela ne se voit pas sur les budgets des voyageurs.
Peu de services locaux
Ce qui fait clairement baisser notre budget depuis le début de notre voyage (de 50% par rapport à la moyenne des dépenses des voyageurs), c’est que nous nous dirigeons toujours vers des consommations locales. On ne mange jamais dans les restaurants gérés par des expats, on se rend principalement dans les cantines ou stands de rue locaux et on dort dans des zones reculées des potentielles attractions touristiques du coin. Bref, nous tentons de coller au maximum au coût de la vie locale.
Au bout de quelques jours dans un pays on connait les prix « locaux » des produits et on refuse, si la situation se présente, de payer le double pour un produit identique. Au pire on paye une fois, mais la fois suivante on ira au restau d’à côté. Et si le propriétaire d’un restaurant nous fait payer ce qui nous semble être un prix local, on retourne plusieurs fois manger chez lui. Cest ce que j’appelle nos « QG ». On en a eu pleins au Vietnam ou au Cambodge.
Je peux comprendre que l’on veuille demander plus à des touristes qui ont les moyens, mais il y a une limite. Je me souviens par exemple d’un restaurant au Vietnam où j’ai mangé les meilleurs Com Tam de ma vie. Mais à chaque fois qu’on revenait, le prix augmentait d’un tier. Au bout de trois fois, on a décidé de manger au resto d’en face. Meilleur du monde ou pas, c’était clairement très malhonnête. J’apprécie autant l’honnêteté qu’un bon plat ! Et en tant que consommateur, on a le pouvoir de valoriser ou non certaines pratiques.
Pas de variation de prix
Mais au Laos il n’y a presque aucune différence entre les prix des restaurants pour touristes et ceux des villages. Un plat de nourriture locale coûte toujours autour de 15 000 kip (1,5 euro). Pareil pour les cafés ou les jus de canne (respectivement 1 et 0,50 euro).
Alors qu’au Cambodge j’avais remarqué une grande différence entre les coûts « touristes » et « locaux », au Laos ceci est presque nul. Du coup il a été plus difficile pour nous de réduire la facture annoncée par a-contresens. Et ça explique aussi pourquoi, à l’inverse, les autres voyageurs dépensent moins au Laos que dans les pays voisins, alors même que le coût de la vie local est plus élevé.
Notre budget final
Bon, je ne vais quand même pas me plaindre de notre pouvoir d’achat au Laos. On a tout de même réussi à tenir notre budget de 10 euros par jour et par personne. Après 29 jours sur place nous avons dépensé exactement 10,14 euros chacun par jour. Mais globalement, nous avons pour cela fait plus attention que dans les autres pays (faisant peu d’activités touristiques payantes notamment).
Le fait de voyager à moto a encore une fois beaucoup aidé à réduire la facture, les bus touristiques étant très chers. D’ailleurs on a eu de la chance car nous n’avons jamais fait de grosse réparation pendant notre mois sur place.
Voici la synthèse de nos dépenses dans le pays :
La section « loisir » comprend l’excursion en Kayak sur les 4000 îles, les frais de retrait et les quelques frais d’entrée dans les cascades ou grottes.
Au terme du mois passé au Laos, il est temps pour nous de retourner au Vietnam et découvrir le nord. Mais avant ça, nous faisons un crochet par Hanoï (pour raison administrative). L’occasion pour moi de savourer de nouveau la street food de la ville !
D’autres articles sur le sujet :
– « 3 semaines au Laos : bilan, budget, itinéraire » (Playing the world)
– « Bilan de nos 17 jours au Laos » (Energies vagabondes)
– « Le Laos, 1 mois à travers le pays du Nord au Sud » (Le grand tour)
3 réflexions au sujet de « Bye-Bye Laos ! [Itinéraire et budget d’un mois de voyage à moto] »