Au terme d’un mois passé au Laos, voici venu pour moi le temps de parler de ce qui me passionne le plus quand je découvre un pays : la nourriture ! Malheureusement, le Laos ne possède pas une gastronomie très fournie… c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis le début de notre voyage, je le place comme pays le plus décevant sur cet aspect, à égalité avec le Népal. Il a beau être entouré de la Thaïlande et du Vietnam (deux pays réputés pour la saveur de leur cuisine), les Laotiens ne sont pas de fins gourmets. Les locaux mangent majoritairement du riz blanc trempé dans du bouillon, et ceci à chaque repas. Je vais quand même essayer de résumer ce que l’on a mangé pendant notre séjour. Voici une synthèse de ce que l’on peut manger au Laos.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Le riz collant
Traditionnellement servi dans un panier de bambou, le riz collant est la grande spécificité du Laos. Les locaux forment des boules dans la paume de la main qu’ils trempent dans du bouillon avant de les manger. Les Laotiens ont toujours une marmite de riz à disposition. Ils en mangent toute la journée, parfois nature. On peut en commander en accompagnement des plats.
Bon, il a beau être collant, ça reste du riz blanc. Soit le même aliment que je mange déjà depuis près de 8 mois. Donc… C’est pas la joie !
Le laap
S’il existe UNE spécialité au Laos, c’est le laap (ou « larb »). Il s’agit d’une salade composée d’émincé de viande, de jus de citron et de différentes herbes.
Il existe énormément de versions différentes, avec des ingrédients ou des méthodes de préparation variées. Mais ceux que j’ai goûté ne m’ont pas beaucoup convaincue… On en a finalement peu mangé durant notre séjour.
La salade de papaye verte (Tum mark hoong)
Une autre des spécialités du pays est la salade de papaye verte. Il s’agit de lamelles de papayes vertes préparées avec du citron vert, des cacahuètes et différents ingrédients qui varient selon les recettes. Même si on en trouve également au Cambodge, Thaïlande et Vietnam, c’est au Laos que ce plat a été inventé.
On en a goûté quelques uns dans notre voyage, mais c’était souvent dans des restaurants touristiques. Difficile donc de savoir dans quelle mesure ce plat est consommé par les locaux.
Les brochettes et autres viandes grillées
Comme dans le reste de l’Asie du Sud-Est, le Laos est un grand consommateur de viande grillé (qui accompagne le riz). Sur les marchés on trouve de nombreuses brochettes ou parties entières d’animaux grillés. Mais j’ai trouvé qu’il y avait moins de variété qu’au Cambodge (qui propose de nombreux poissons et viandes différentes) et une qualité plus décevante qu’au Vietnam (je me souviens encore avec émotion de la viande à Com Tam de Can Tau…). En fait on trouvait souvent des bouts de poulets un peu trop cuits…
Les pho et autres soupes dérivées
Le Laos hébergeant une grande communauté Vietnamienne, on trouve très souvent des pho (prononcer « feuu ») dans les restaurants locaux. Il s’agit de la fameuse soupe vietnamienne à base de bouillon, viande (poulet, bœuf ou canard), nouilles de riz et beaucoup d’herbes aromatiques. Néanmoins, j’ai trouvé que les pho au Laos restaient moins parfumés que ceux du Vietnam. Mais il faut dire que c’est un art là-bas !
Compter 15 000 kip (1,5 euros) le bol. C’est une bonne solution pour manger au milieu d’une journée de route et ça cale à moindre coût.
Les fried rice
Le riz frit est pour moi le niveau zéro de l’Asie. Ce n’est pas que c’est mauvais, juste que ce n’est pas très raffiné et que c’est ce que l’on trouve par défaut un peu partout sur le continent.
Au Laos, on en trouvait assez fréquemment, avec la fameuse « noodle soup » (sachet de nouilles industrielles instantanées). Pour rappel, il s’agit de riz cuit dans l’huile avec quelques légumes et bouts de viande. Au Laos ce plat n’est même pas très économique. Il faut compter 15 000 kip (1,5 euros) le dôme de riz (qui cale à peine une personne).
Le jus de canne
Tout comme dans les pays voisins, on trouve au Laos de nombreux vendeurs de jus de canne. Entre le Vietnam et le Cambodge, j’en avais eu ma dose, donc j’en ai moins consommé. Et puis le prix est deux fois plus élevé qu’au Vietnam (compter 1 euro le gobelet). Mais j’aime toujours cette boisson, surtout quand il fait bien chaud !
Les fruit shakes
Consommation exclusivement touristique, les fruit shakes sont un petit plaisir de vacanciers.
Comme le nom l’indique, il s’agit de fruits frais mixés avec des glaçons (et parfois du lait de coco). C’est une tuerie. Évidemment, les jus de fruits de la passion sont mes petits préférés, mais j’ai aussi pas mal craqué pour le jus de mangue, ananas et lait de coco.
Évidemment, les fruits shakes ne se trouvent que dans les zones touristiques (je pense notamment à Luang Prabang où on trouve des rues entières de stands qui y sont dédiés). Compter un euro le verre.
Le café local
À l’instar du Cambodge, le Laos produit son propre café (sur le plateau des Bolovens notamment). J’ai donc gardé l’habitude de prendre un café glacé sur la route et de le siroter sur la moto toute la matinée.
Le café Laotien est plus amer que le Cambodgien, tirant parfois carrément sur le cacao. Tout comme au Cambodge, le café est mélangé avec du lait concentré sucré et beaucoup de glaçons, puis est servi dans un sac plastique fermé avec un élastique, lui-même posé dans un mini sac en carton (sauf dans les lieux touristiques). On le boit à la paille en perçant le sac d’un coup sec.
La BeerLao
Question bière, il n’y a pas des millions d’options. Le marché est détenu en grande majorité par Beerlao. Tout le pays est noyé sous les sponsors de la marque. Ce n’est donc pas difficile d’en trouver, il y en a partout. Après le nouvel an Laotien, on observait des dizaines et des dizaines de caisses de BeerLao vides dans les rues. Très impressionnant ! La bière en elle même n’a rien de très intéressant. Elle a le même goût que ses équivalentes des pays voisins.
Côté alcool on trouve aussi pas mal de whisky local et d’alcool de riz.
Pourquoi j’ai été décue
Peu de restaurants locaux
Au delà du peu de choix en terme de nourriture, ce qui m’a surtout gênée au Laos c’était l’absence de restaurant local.
Au Cambodge, on trouvait partout des cantines locales, des restaurants de bord de route et des vendeurs de street food. En proportion, les restaurants destinés aux touristes étaient vraiment plus rares et ciblés. Du coup on pouvait découvrir un peu les habitudes alimentaires des habitants, et c’était super. On avait aussi une idée du coût de la vie pour un habitant du pays (ce que les lieux touristiques ne disent pas).
Mais au Laos, les locaux ne vont quasiment pas au restaurant. Il est arrivé de nombreuses fois qu’on roule une heure avant de trouver un endroit où manger, et souvent le choix était très limité (voire inexistant). Je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela.
Une faible de densité de population et un coût de la vie plus élevé
D’abord, le pays est vraiment moins peuplé. Comparé au Vietnam (où chaque parcelle de terre est occupée), c’est le jour et la nuit. Du coup, il y a moins de demande et donc moins d’offre. Ensuite, les Laotiens sont bien plus pauvres que les Vietnamiens ou Cambodgiens. Le coût de la vie étant d’ailleurs plus élevé, ceux-ci ne divisent pas les tâches et font une majorité de « corvées » eux-mêmes, notamment les repas.
De fait, on ne mangeait que des pho et on arrivait souvent dans les restaurants touristiques (même si « touristique » au Laos ne signifie clairement pas la même chose que dans les pays voisins. Dès qu’il y a un menu, je considère que c’est un restaurant touristique, puisque les locaux n’en ont pas). Le plus étrange, c’est qu’il n’y avait pas de grosses différences de prix pour un même plat entre les zones pour touristes et le reste du pays. Un pho coûtait partout 15 000 kip, par exemple. Alors qu’au Cambodge ou au Vietnam, on passe facilement du simple au triple.
Pour toutes ces raisons, le Laos a été une petite déception culinaire… Mais qu’à cela ne tienne ! Me voilà de nouveau au Vietnam, prête à dévorer des dizaines de Com Tam et autres délicatesses locales !
4 réflexions au sujet de « Manger au Laos : riz collant et compagnie »