La nourriture Cambodgienne est bien moins réputée que celle de ses voisins Thaïlandais ou Vietnamiens. Il existe bien des plats traditionnels (délicieux d’ailleurs) mais ceux-ci ne font pas partis du quotidien des Cambodgiens. Ils sont préparés pour les fêtes ou dans les restaurants pour touristes. Dans notre cas, on mange toujours dans les cantines locales (sur les bords de route ou les stands de street food) et force est de constater que, non, le bœuf Lok Lak ou l’Amok ne sont pas des plats consommés quotidiennement au Cambodge. Alors que mange le peuple Khmer, et que pouvons-nous manger au Cambodge ? Voici la liste des plats rencontrés lors de nos pérégrinations d’un mois dans le pays.
SOMMAIRE D’ARTICLE
- Le curry rouge khmer et autres préparations accompagnant le riz
- Lort Cha (noodles épaisses)
- Bai Sach Chrouk (porc grillé et riz cassé)
- La salade de mangue verte et ses déclinaisons
- Le bœuf Lok Lak
- L’Amok
- Les différentes grillades
- Les Cha Houy Teuk (dessert au lait de coco, gelée et haricots rouges)
- Kralan (bamboo sticky rice)
- Les beignets
- Les bananes au barbecue
- Les trucs étranges
- Boire au Cambodge
- Le café « Cambodia-style »
- Les jus de fruits avec oeuf (Tuk-a-lok)
- Le jus de canne
- Les bières
- Qu’est-ce que la « nourriture locale Cambodgienne » ?
Le curry rouge khmer et autres préparations accompagnant le riz
Pour trouver ce curry, il faut se rendre dans les cantines locales. Elles se reconnaissent facilement : sur une table sont posées une dizaine de marmites en acier dont on doit soulever les couvercles pour choisir ce que l’on veut… Soupes, légumes, viandes, poissons et bien sûr le fameux curry sont disponibles selon les endroits. Compter entre 3000 et 5000 Riel par assiette (autour d’un euro), accompagnée de riz blanc et de thé vert glacé à volonté.
Le curry rouge Khmer est différent des autres currys d’Asie en ce sens qu’il est très doux. Pas de piment à outrance, on peut y aller sans soucis. Il est préparé avec la pâte à curry locale, le prahok. C’est un peu l’équivalent du ngapi en Birmanie : c’est une fermentation de poisson ou de crevette qui vient parfumer le curry. Les qualités peuvent être très variables, mais ceux qui sont bons sont vraiment terribles !
En plus de ce traditionnel curry, on trouve aussi fréquemment un mélange de bœuf et d’ananas (super bon si on aime le sucré-salé), du bœuf au gingembre ou du bœuf haché aux herbes. Mais comme je disais, il y a beaucoup d’autres choix. Donc le mieux c’est de les tester !
Lort Cha (noodles épaisses)
La première fois que l’on est tombés sur ce genre de nouilles, sur un étal de bord de route, j’ai cru que c’était des asticots. Bah, venant du Cambodge, c’était possible… Mais finalement non, ce ne sont que des pâtes de blé un peu épaisses qui sont servies avec des herbes, des légumes et une sauce aigre-douce. Parfait pour manger sur le pouce (et tenir son budget : autour de 3000 Riel – 0,60 EUR – la portion) !
Bai Sach Chrouk (porc grillé et riz cassé)
Le Bai Sach Chrouk est l’équivalent du Com Tam Vietnamien : du riz cassé (riz de seconde zone que l’on ne mange pas en Europe mais qui est parfaitement comestible, juste un peu plus sec) avec des tranches de porc grillé au barbecue. Là encore, on nous amène du thé vert glacé à volonté.
Contrairement au Vietnam (où ce plat composait 80% de nos repas), le Bai Sach Chrouk est servi pour le petit déjeuner. À partir de 10h il est donc difficile d’en trouver dans les restaurants locaux. Pas trop grave pour nous, on a pu changer un peu d’alimentation !
La salade de mangue verte et ses déclinaisons
Cette salade sucrée-salée à base de mangues vertes, de lamelles de carottes et d’un peu de piment est juste trop bonne. On la trouve surtout en accompagnement des brochettes au barbecue que l’on mange un peu partout dans le pays.
On peut aussi manger une version « sandwich » : une demi baguette préalablement grillée au barbecue, tartinée de préparation sucrée à l’oeuf et garnie avec une brochette de notre choix ainsi que la fameuse salade de mangues vertes. Il existe aussi un équivalent au Banh Mi Vietnamien, le Num pang pâté. C’est un sandwich un peu similaire sauf qu’à la place de la viande il y a un bout de pâté. La colonisation laisse des marques !
Le bœuf Lok Lak
Comme je le disais en introduction, le bœuf Lok Lak ne se trouve pas dans les restaurants de rue (en tous cas selon mon expérience). Ce sont les enseignes un peu plus classes (avec de vraies tables et un menu) qui le proposent. Comme c’est quand même le plat emblématique du Cambodge à l’international, j’ai profité d’être au restaurant avec deux voyageurs rencontrés sur la route pour goûter cette spécialité.
Il s’agit de lamelles de bœuf marinées servies avec une sauce au poivre, du riz blanc et un œuf coulant. Celui que j’ai goûté était très bon, mais ça ne vaut pas le curry khmer pour moi ! Pour le coup il faut plutôt compter autour de 3 dollars le plat mais ça va surtout dépendre du type de restaurant où on le commande.
L’Amok
Dans la même lignée que le Lok Lak, l’Amok se trouve rarement dans les restaurants pour les locaux. Je dis « rarement » pour laisser le bénéfice du doute, mais je n’en ai jamais trouvé.
Il s’agit de poisson ou de viande dans une sauce au lait de coco. Les versions « haut de gamme » sont servies dans un bol en feuille de bananier, mais ceux des restaurants plus basiques sont simplement proposés dans une assiette. C’est un plat super bon, et je comprends que l’on puisse en commander souvent !
Les différentes grillades
Les Cambodgiens sont de grands fans de viande et de poissons grillés. On trouve de tout un peu partout, servis soit avec du riz blanc, soit avec de la salade de mangue verte. Cette méthode de cuisson leur permet surtout de cuire la viande à outrance et d’éliminer les bactéries, selon moi. Mais c’est bon !
On trouve aussi des animaux moins conventionnels, comme des rats et des grenouilles. J’aurai beaucoup aimé goûter, mais on n’en a croisé que quelques fois et c’était toujours après le repas…
Les Cha Houy Teuk (dessert au lait de coco, gelée et haricots rouges)
Côté sucré, j’ai découvert au Cambodge un dessert hyper bon. Les locaux mangent ça comme goûter, apparemment. Il s’agit d’une boule de glace pilée servie avec du lait de coco, du lait concentré et des garnitures de leur choix (haricots rouges sucrés, gelées colorées, maïs…). C’est très rafraîchissant. Pour une fois qu’il y a un dessert en Asie !
Kralan (bamboo sticky rice)
Les Kralan (ou plus couramment pour nous « bamboo sticky rice ») sont des en-cas tout doux que j’adore. Il s’agit de riz gluant cuit au barbecue dans une tige de bambou, avec du lait de coco et des haricots rouges. Pour les manger, il faut rouler le bâton de bambou entre ses mains pour le craquer, puis l’éplucher et accéder à son contenu.
Les plus réputés du Cambodge se trouvent sur la route entre Battambang et Siam Reap. C’est là qu’on les a goûté pour la première fois et c’est vrai que c’était les meilleurs. Mais on en a trouvé un peu partout après, y compris dans les villes.
Les beignets
En cas d’en-cas (LOL), on peut aussi trouver des beignets. Bon, c’est frit, alors c’est un peu lourd. Mais les versions « lait de coco/banane » ou « patate douce » sont des petites tueries !
Les bananes au barbecue
Autre spécialité du coin, les bananes au barbecue se trouvent au détour d’un coin de rue de chaque village. Il s’agit de petites bananes tout simplement cuites à la braise. C’est simple, c’est bon (même si c’est parfois un peu sec).
Les trucs étranges
Mais le Cambodge est aussi réputé pour ses mets… étranges. Le plus bizarre d’entre eux et celui que l’on trouvait le plus souvent, c’était les œufs fécondés. C’est comme des œufs, mais avec un fœtus dedans… J’ai vu beaucoup de locaux en manger. On voulait essayer mais à chaque fois je venais de manger… On s’est dit qu’on le ferait mais on n’a plus eu occasion. Je regrette un peu et j’aurai du tenter ma chance, malgré l’aspect très rebutant de la chose.
On peut aussi trouver toute sorte d’insecte et d’araignées grillées je crois, mais on est passés à côté et on n’en a pas vu…
Boire au Cambodge
Le Cambodge étant un pays chaud et humide, se désaltérer devient vite nécessaire. Les boissons fraîches sont des petits plaisirs du quotidien ! En plus des noix de coco fraîches, des boissons traditionnelles au lait d’amande et des bubble tea asiatiques, on trouve aussi quelques spécialités.
Le café « Cambodia-style »
À l’instar des Vietnamiens, les Cambodgiens sont de gros consommateurs de café. Mais attention, colonisation oblige, il s’agit de vrai café moulu particulièrement parfumé. Ils le boivent glacé (noyé sous la glace très exactement) avec une bonne dose de lait concentré sucré. Perso j’adore ! On en prenait souvent un à emporter les matins des journées de trajet à moto et je le sirotais tranquillement en regardant les paysages défiler.
Les jus de fruits avec oeuf (Tuk-a-lok)
Les Cambodgiens boivent leurs jus de fruits avec du lait concentré (bon, déjà…) mais aussi avec un œuf cru. Du coup la texture est plus épaisse et plus lourde. Personnellement je ne suis pas trop fan, ça a un peu la texture d’un milk-shake et c’est très bourratif. Ce n’est pas mauvais, juste pas très léger !
Le jus de canne
Encore un grand classique de l’Asie du Sud-est, mais c’est une boisson tellement incontournable qu’elle mérite qu’on en reparle ici.
Comme au Vietnam, on trouve des petits stands qui fournissent des jus de canne à sucre un peu partout dans le pays. C’est facile à reconnaître : il y a une machine qui broie les cannes pour en extraire le jus, mélangé avec un peu de jus de clémentine et beaucoup de glaçons. Le verre moyen coûte 1000 Riel (0,20 EUR) et le gros 2000 Riel (0,40 EUR). C’est la boisson désaltérante par excellence, celle que tout le monde consomme toute la journée et qui passe vraiment bien. Perso, on en boit au moins une par jour.
Les bières
Comme dans de nombreux pays d’Asie, les Cambodgiens ne sont pas des buveurs occasionnels. Il n’est pas question ici de savourer une binouze entre ami, mais clairement de se retourner la tête. Il faut boire vite et bien. Dans les restaurants, il n’est donc pas rare de voir les cannettes vides s’empiler.
Les marques de bières font également des jeux pour faire gagner d’autres bières. Il faut retourner la languette de la cannette pour voir si on a gagné. Le marketing et l’alcoolisme…
Les trois marques principales qui se partagent le marché sont la Cambodia, la Anchor et la Angkor (oui, ils se sont pas foulés pour les noms). Perso je trouve qu’elles ont toutes le même goût de bières industrielles, mais certains voyageurs disent qu’ils les aiment bien… Question de goût, donc !
Qu’est-ce que la « nourriture locale Cambodgienne » ?
Voilà tout ce qu’on a pu goûter pendant notre séjour au Cambodge !
Je garde cependant une grande interrogation quant au Lok Lak et à l’Amok. Tous les visiteurs qu’on a rencontré sans exception (ainsi que les témoignages sur internet) décrivent ces deux plats comme emblématiques du pays. Pourtant, il a fallu que l’on aille expressément dans un restaurant pour touriste pour en trouver un à goûter avant de partir. Je me suis alors beaucoup demandé si je passais à côté d’un truc, si j’avais raté ce que les autres touristes trouvaient…
Mon explication, c’est que l’Amok est l’équivalent du bœuf bourguignon chez nous. Oui, c’est local. Oui, c’est traditionnel. Mais non, on ne mange pas ça quotidiennement. Manger de l’Amok tous les jours, c’est destiné à une élite qui ne représente pas la population, mais bien la frange touristique qui arrive dans le pays. Ce n’est pas négatif : si j’étais un touriste venant en France, j’aimerai goûter au moins une fois le bœuf bourguignon ! Mais ne manger QUE ça, et penser que c’est le cas de tout le pays, c’est (à mon avis) passer à côté d’un des visages du Cambodge…
Alors si vous venez visiter le Cambodge, pensez aussi à sortir des zones classiques et asseyez-vous sur les tabourets en plastiques d’une cantine Khmer ! Vous y découvrirez d’autres plats et ferez aussi probablement de belles rencontres…
4 réflexions au sujet de « Manger au Cambodge : à la découverte des plats locaux »