Au terme de quatre mois de voyage à moto en Asie du Sud-est, il est temps pour nous de partager notre guide sur l’achat (et la revente) d’une moto dans cette partie du monde.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Pourquoi acheter son véhicule en Asie du Sud-est ?
L’Asie du Sud-est se prête très bien au voyage à deux roues. D’une part parce que c’est le principal moyen de transport des locaux, et d’autre part parce que ça permet de s’éloigner des hordes de touristes qui visitent la région. Et comme j’ai pu l’écrire lors des différents articles de bilan (Cambodge, Vietnam ou Laos), il me semble que s’éloigner des zones exclusivement touristiques est une condition sinequanon pour apprécier les populations locales (surtout au Vietnam, où les zones touristiques sont souvent synonymes d’arnaques et de rencontres pas toujours agréables).
Voyager à moto en dehors du Vietnam
Beaucoup de voyageurs se tournent donc vers cette option, mais essentiellement au Vietnam. On en a croisé quelques uns au Cambodge et au Laos, mais ceci est beaucoup plus rare. Pourquoi ? Certainement parce que le passage des frontières terrestres fait peur. Mais on y reviendra !
En tous cas, avoir son propre véhicule permet une extrême liberté, ainsi qu’un budget réduit. En effet, les transports touristiques qui amènent d’un point d’intérêt à un autre sont chers. Sans parler des locations de véhicules (type scooter) une fois sur place. Une moto est un moyen de déplacement économique et qui permet un trajet personnalisé. C’est une expérience vraiment différente que je conseille vraiment !
Conduire une moto sans expérience ?
Étrangement, de nombreux voyageurs à moto en Asie du sud-est ont commencé leur road trip sans aucune expérience des deux roues. Certains n’ont d’ailleurs même pas leur permis voiture (COUCOU JEAN !).
La circulation est différente de celle de l’Europe, mais elle suit ses propres règles et on s’y fait rapidement. Le plus important est de retenir que l’on est plus faible que tous les autres véhicule sur la route.
En ce qui concerne la conduite en elle-même, c’est également un coup à prendre. Mais apprendre à conduire dès l’achat d’un véhicule en plein cœur d’Hanoï peut être très stressant. C’est pour cela que certains voyageurs préfèrent acheter un scooter automatique ou semi-automatique. Ne pas avoir à gérer les vitesses enlève une grande partie des soucis (même si ça perd un peu de son charme :p).
Il est donc tout à fait faisable d’acheter un véhicule sans expérience de la route, mais il ne faut pas se surestimer non plus. Ça reste des situations dangereuses. Une faible expérience entraîne forcément un manque de réflexe et des conséquences plus lourdes en cas de soucis. À chacun de voir comment il se sent face à la conduite.
Est-ce légal ? Suis-je assuré ?
a. Le point sur les permis et les assurances
Si vous avez votre permis MOTO français et que vous avez fait un permis international, vous avez légalement le droit de conduire. Cela dit, ça ne suffit pas à être assuré d’office. Il faut encore vérifier avec son contrat d’assurance que l’on est pris en charge dans le cas de l’utilisation d’un deux roues, voire s’acquitter d’un montant supplémentaire pour souscrire à l’option correspondante.
Pour tous les autres cas, vous êtes donc en illégalité. Le permis voiture français ne permet de conduire que des cylindrés inférieures à 50 cc. Donc exit les Hondas et autres scooters.
A noter que cela est valable aussi pour la location (scooters compris). Les français sont souvent persuadés que louer un scooter est différent d’acheter une moto, parce qu’à une époque le permis A permettait de conduire des deux roues jusqu’à 125 cc d’office. Mais d’une part, ce n’est plus le cas. Et d’autre part, ceci n’a toujours été valable QUE sur le territoire français. Si vous vous faites arrêter, n’essayez pas d’expliquer à l’agent que vous êtes en droit de conduire, c’est faux. Le seul moyen de respecter la loi est d’avoir son permis moto ou de conduire un véhicule inférieur à 50 cc.
b. Conduire sans permis ?
Alors est-ce impossible d’acheter une moto si on ne respecte pas toutes ces conditions ?
Vaste question.
D’un point de vue « gestion de l’illégalité », il est tout à fait possible de le faire. Les locaux eux-même conduisent souvent sans permis (et bien en dessous de l’âge légal). Un petit billet glissé à l’agent qui vous arrête réglera le soucis (voire ci-après). Dans notre cas, nous n’avons jamais été arrêtés en 10 000 km de route. Mais ce n’est pas la question principale.
Comme je le disais, conduire sans permis c’est conduire sans être assurés. Il est donc important d’en avoir conscience et de jauger ses propres capacités sans se sentir tout-puissant. Un bras cassé en Asie du Sud-est peut facilement coûter plusieurs milliers d’euros. Sans parler d’un rapatriement !
Gestion du risque et des dangers
Pour autant, je ne déconseillerai pas non plus à tout le monde de le faire. Ce serait un peu hypocrite, puisque nous avons roulé sans permis pendant quatre mois dans trois pays différents. Il faut d’abord se dire qu’en respectant les limitations de vitesse (ou plutôt en roulant bien en dessous) et en gardant à l’esprit que l’on est étrangers et donc novices en terme de circulation locale, il n’y a pas de raison qu’il y ai de gros soucis. On a rencontré pas mal de voyageurs qui était tombés à un moment ou à un autre (souvent en scooter de location d’ailleurs). En général, ils se sont retrouvés avec de belles écorchures ou des fameux « Saïgon Kiss » (brûlures en touchant le pot d’échappement – COUCOU NEVINE !). Un peu douloureux mais pas de quoi aller à l’hôpital. De l’antiseptique, un pansement, et hop.
Alors la clé c’est de ne jamais se sentir trop confiant, de toujours laisser la priorité (surtout aux gros véhicules) et de respecter les règles de conduite locales (voir VI.). Et SURTOUT, être conscient du risque que l’on prend. Je sais que dans notre société ça semble fou de conduire sans permis et sans assurance, mais en Asie les choses fonctionnent bien différemment. Et encore une fois, la grande majorité des voyageurs louent des scooters à un moment ou à un autre sans même réaliser qu’ils ne sont plus assurés. Personnellement, j’ai bien plus confiance en un conducteur affirmé qui est au guidon de son véhicule (qu’il connait et dont il a l’habitude) qu’en un loueur occasionnel de scooter pendant les vacances. A chacun de voir avec lui même en toute connaissance de cause !
c. Les contrôles
Au Vietnam, les autorités ne contrôlent jamais les touristes. Peut-être parce que parler anglais leur fait peur, qu’il y a un accord tacite pour laisser les touristes tranquilles ou tout simplement parce qu’ils sont trop occupés à contrôler les chauffeurs de camion pour leur soutirer de l’argent… En tous cas, il n’y a aucun stress à avoir, à l’exception de la région de Mui Ne. Ici, des policiers sont placés exprès pour arrêter les touristes à moto. Comme ils savent que l’écrasante majorité n’a pas de permis, ils prendrons la totalité de l’argent présent dans le porte monnaie des étrangers de passage en guise de backshish. Le savoir à l’avance permet soit de contourner la zone, soit de ne laisser que peu d’argent dedans (à vous de voir combien vous voulez laisser. Je préconiserai 100 000 dongs).
Au Cambodge et au Laos, les contrôles sont plus fréquents. Encore une fois, quelques euros réglerons le problème. Au Cambodge, il peut être utile de demander un ticket d’amande à l’agent qui vous contrôle. D’une part, il sera obligé d’appliquer les tarifs officiels, et d’autre part il ne pourra plus se mettre l’argent qu’il vous demande dans sa poche. Du coup il y a de fortes chances qu’il réduise encore la facture pour ne pas faire de ticket et garder l’argent.
Cela dit, les contrôles sont toujours très rares. En quatre mois, nous n’avons jamais été arrêtés. Le truc est d’éviter les zones touristiques, ou d’y passer en dehors des heures classiques. Mais le mieux est de ne simplement pas y penser et au pire, de débourser quelques euros.
L’achat du bolide
Une fois que l’on s’est décidé à acheter un véhicule, reste à savoir quoi, comment et où.
a. Ou acheter
L’achat d’une moto/scooter se fait dans les principales villes comme Hanoï, Ho-Chi-Minh-ville ou Phnom Penh. L’idéal est d’acheter son véhicule au Vietnam, surtout si on souhaite traverser les frontières. En effet, seules les motos avec une plaque Vietnamienne sont autorisées à circuler dans les autres pays (cf. plus bas). Du coup, l’offre est beaucoup plus conséquente au Vietnam qu’au Cambodge ou au Laos. Les véhicules sont donc logiquement moins cher et de meilleure qualité. Il est tout de même possible d’en acheter dans les autres pays (Jean et Névine en ont acheté une à Paksé, au Laos) mais le choix est beaucoup plus réduit et on risque souvent de tomber sur une semi-épave…
Pour trouver des offres, on peut se renseigner dans les auberges de jeunesse. Mais le mieux reste clairement les groupes Facebook : Vietnam backpacker Sales ; Vietnam motorbike for sale or rent ; Vietnam motorbike Market… Le site « Craiglist Vietnam » peut également être une option.
b. Choisir le type de moto/scooter
Côté scooter, plusieurs modèles sont en vente. Il faudra donc choisir entre automatique et semi-automatique. Les semi-automatiques peuvent être plus pratiques si on souhaite se rendre dans les montagnes (changer de vitesse permet plus de puissance dans les côtes).
En ce qui concerne les motos, les backpackers se tournent quasi exclusivement vers les Honda Win. Ce sont les plus rependues et facile à trouver et à modifier. Plusieurs types existent:
- Les Honda Win Classique 97, 100 ou 110cc. Ces modèles sont des répliques chinoises des Honda Win Japonaise originelles.
- Les Honda Win Detech 100, 110, 120, 127cc. Le nom « Detech » est inscrit en gros sur le boitier du moteur. Ces motos sont des copies Vietnamiennes.
- Les Honda Win Sufat. Sufat n’est en réalité que le nouveau nom de la gamme Detech. Ce changement à servi à nettoyer la marque des ratés pour la rendre plus « vendable ».
La cylindrée est inscrite sur la Blue card (carte grise du véhicule) mais aussi sur la partie du moteur située entre les pistons à l’avant et le bloc moteur.
Quoi qu’il en soit, les Hondas Win sont des motos « loterie ». Il est difficile de vraiment savoir dans quel état se trouve chaque modèle. Certaines peuvent marcher sans aucun soucis pendant 3 mois, tandis que d’autres vous amèneront chez le mécano tous les trois matins. L’âge du véhicule ne permet même pas de s’aiguiller.
A noter
Les Honda Win Japonaises originelles (de meilleures qualités) ne sont plus en vente depuis plusieurs dizaines d’années. Toutes les Win que l’on trouve actuellement sont des copies. Le « Real japonese Honda Win » est un mensonge. Et même si par miracle vous tombez sur LA Honda Win Japonaise, toutes les pièces qui la composent ont dû être remplacées. Ça ne vaut donc pas le coup.
c. À quels prix ?
Voici quelques prix indicatifs pour les différents modèles :
- Scooters : 150-200$
- Win classique 97-100 cc : 150-200$
- La même en 110 cc : 175-230$
- Win Detech/Sufat 100-110: 220-270$
- La même en 120-127:250-350$
Ces fourchettes de prix permettent d’avoir une idée du coût à prévoir. Mais évidemment, celui-ci va varier en fonction de l’offre et de la demande, du « tunning » ou de l’état général de la moto. Dans tous les cas une négociation est nécessaire (de l’ordre de 20 à 50$). Si on souhaite acheter le véhicule à un backpacker qui doit prendre son avion dans quelques jours, voire quelques heures, le prix peut également chuter rapidement. A garder aussi en tête lors de la revente !
d. Quoi vérifier au moment de l’achat
Après avoir trouvé des annonces intéressantes, il est donc temps de donner RDV au propriétaire pour faire un test de la moto et voir si elle convient.
Si il sera toujours possible au propriétaire de dissimuler certains défauts, ce test vous permettra tout de même de vous assurer du bon fonctionnement des parties principales.
Il est donc très important de prendre le temps de faire un tour en ville avec le véhicule et de poser toutes les questions qui vous passent par la tête.
A vérifier
- L’état des pneus : qu’ils ne soient pas trop lisses et assez durs.
- Les amortisseurs : secouer la moto pour tester sa façon de rebondir. Ils ne faut pas qu’ils fassent pas de bruits, surtout lors d’un test en ville et sur du plat. Si on prévoit d’être deux plus des sacs dessus, il en faut des résistants.
- Les freins : vérifier que les freins avant et arrière réagissent bien.
- Les phares et clignotants : faire un tour de la moto pour voir si ils s’allument correctement et vérifier que le son se déclanche bien.
- Le moteur : le bruit doit être clair et le changement de vitesse fluide. Vérifiez avant le test que le moteur est froid. De nombreux problèmes sont gommés lorsque le moteur est déjà chaud, et il se peut que le vendeur ai fait tourner la moto au préalable pour cela.
- Le kick : le démarrage au kick doit fonctionner sans souci. Les parties électriques des Honda Vietnamiennes sont souvent instables et il faut pouvoir démarrer quand même en cas de problème.
- La blue card : s’assurer que le propriétaire l’a et vous la fournira si vous acheter son véhicule. Il s’agit de la carte grise du véhicule. Il est très important de l’avoir en cas de contrôle ou pour le passage de frontière. Celui qui possède la blue card possède la moto. Donc même si dans les faits, elle ne nous a jamais été demandée, il faut absolument l’avoir avec soi.
- Le speed-o-meter : sur les motos et scooters Vietnamiennes, c’est LA partie qui ne fonctionne jamais. A moins d’acheter un modèle neuf, ne vous attendez pas à pouvoir vous en servir. Vous pouvez le faire réparer si vous le souhaitez, mais personne ne va s’attendre à ce qu’il marche : ni les policiers, ni le prochain acheteur.
Que faire si tout n’est pas bon ?
Si certaines pièces montrent des limites, vous pourrez le signaler et négocier de nouveau le prix. Si l’état général vous semble trop mauvais (ou les réparations nécessaires trop complexes), laissez tomber et allez voir un autre véhicule.
Il peut d’ailleurs être sage d’en voir plusieurs pour se faire une idée avant de choisir. Cela signifie ne pas céder a la pression due la vitesse des ventes. Il est possible que le temps de votre réflexion (même si ce n’est que quelques heures) ai suffit à un nouvel acheteur pour repartir avec l’objet de votre convoitise. Donc si vous avez un coup de cœur, n’attendez pas trop quand même. Mais si vous hésitez, dites vous qu’une nouvelle offre se présentera très vite et ne cédez pas a l’urgence. Il n’y a rien de plus frustrant qu’une moto que l’on amène tous les jours chez le mécano.
e. Une seule moto pour deux ?
Il est possible de n’acheter qu’une seule moto pour deux voyageurs. C’est ce que Max et moi avons fait, et nous n’avons pas eu de soucis. Mais les Honda Win ne sont pas très puissantes. Une 110 cc peut parfois être limite pour passer les montagnes Vietnamiennes et Laotiennes à deux. Ça peut suffire selon l’état de la moto, mais il faut alors alléger ses sacs (voir : comment voyager léger). Sinon, il faut opter pour des cylindrées plus puissantes (mais plus chères).
Circuit et passage des frontières
La majorité des voyageurs achète une moto au Vietnam et continue son road trip dans les pays voisins en transport en commun. Pourtant il est tout à fait légal et possible de passer les frontières avec son véhicule. C’est même une super idée, puisque le Laos et le Cambodge sont vraiment chouettes à découvrir à moto.
a. Itinéraire à moto en Asie du Sud-est
Cependant, il est important de bien se renseigner pour savoir quelles frontières acceptent réellement le passage des véhicules. Car même si c’est légal, cela reste au bon vouloir du douanier et il est possible que l’on vous refuse l’accès. Plusieurs points à savoir (valable au moment de l’écriture de ce billet, en mai 2018) :
- On ne peut traverser les frontières qu’avec un véhicule Vietnamien.
- Il est possible d’aller en Thaïlande avec une moto/scooter, mais il faut en ressortir avec, sous peine de payer une amande très, très salée.
- On peut aller du Cambodge au Laos, mais l’inverse n’est pas vrai. Actuellement, les gardes-frontières côté Cambodge ne laissent pas entrer les touristes avec un véhicule. Beaucoup de motos sont coincées à Don Det.
- On peut passer du Vietnam au Cambodge via Ha Tien.
- On peut rentrer au Vietnam depuis le Laos via Nam Can, mais le passage inverse n’est pas possible.
- Pour entrer au Vietnam, il faut choisir une frontière qui accepte le type de visa que l’on souhaite faire. Dans notre cas, c’était un eVisa, et la frontière Laos-Vietnam la plus au nord qui acceptait ce format était Nam Can.
Notre itinéraire était donc idéal (même si on a eu beaucoup de chance parce qu’on ne le savait pas à l’avance) : de Hanoï on est descendus dans le nord du Vietnam, on est allés au Cambodge, on est remontés au Laos et on est revenus au nord du Vietnam. On a revendu la moto à Hanoï.
b. Passages de frontières : dans la joie et la bonne humeur
Les passages de frontières terrestres (et avec un véhicule) ne sont clairement pas des moments marrants. Il y a de fortes chances que l’on vous demande à un moment ou à un autre un backshish. Voici comment l’éviter :
- Passer les frontières tôt le matin, histoire d’éviter les bus de touristes qui vont rendre votre négociation compliquée.
- Ne rien payer pour la sortie du territoire. Ni pour vous (comme des frais de tampon de sortie de territoire) ni pour le véhicule. Vous ne leur devez rien et ils ne peuvent rien faire, à part vous faire perdre un peu de temps (d’où l’intérêt de venir tôt).
- Pour l’entrée sur le territoire, c’est un peu plus compliqué, mais dans tous les cas ils ne vous laisseront pas entre les deux frontières. Acceptez de ne payer que le montant obligatoire et légal.
- Ne cachez pas la moto. Contentez-vous de la garer quelques mètres avant le poste et prenez vos sacs.
- N’amenez pas le sujet de la moto sur le tapis si on ne vous en parle pas (comme c’est majoritairement le cas). Attendez de voir ce qu’il se passe.
- Si elle commence à devenir un potentiel problème, prenez votre temps et négociez, tout en restant toujours très calme (ce qui n’est pas toujours facile puisque les douaniers sont très vite agressifs et poussifs).
Notre expérience
Nous n’avons eu aucun soucis pour les frontières Vietnam-Cambodge et Laos-Vietnam. La seule frontière problématique est Cambodge-Laos (voir : passage de la frontière la plus corrompue d’Asie). Mais au final nous n’avons jamais payé un euro de plus que les sommes officielles, ni pour la moto ni pour nous.
Comment conduire en Asie du Sud-est
La conduite en Asie est assez différente de celle en Europe. Les règles semblent identiques, mais la réalité du terrain est toute autre. On se souvient tous de notre arrivée sur le continent et de notre perte de repère face à une circulation qui semble complètement chaotique.
Pourtant il existe bien des règles implicites qu’il est très important de les respecter pour sa propre sécurité et celle des autres.
A respecter !
- Ne pas conduire de nuit. Les phares des motos ne sont pas très puissants, rien n’est éclairé dans les rues et les animaux/enfants peuvent surgir à tout moment. C’est extrêmement dangereux.
- Ne pas conduire sous la pluie. La route devient très dangereuse à ce moment là, d’autant que les quatre roues ne ralentissent pas. Même les locaux attendent que les averses partent avant de reprendre la route.
- Ne pas rouler trop vite ou trop longtemps. La moto c’est bien plus fatiguant que la voiture, ça nécessite en effet beaucoup plus de force et d’attention. Le mieux est de ne pas prévoir plus de 300 km par jour, grand max.
- Se tenir à distance des camions et des bus. Ce sont les plus dangereux sur la route. Les locaux prennent la moindre opportunité pour doubler, y compris dans les virages et lorsque leur visibilité est quasiment nulle. On a vu plusieurs accidents à cause de ça. Donc quand quelqu’un essaie de vous doubler, il faut le laisser passer et freiner pour lui laisser la place de se rabattre immédiatement en cas de soucis (il va le faire de toutes façons, mais ça vous évitera de finir dans le fossé).
- S’habituer aux Klaxons. Au Vietnam notamment, les locaux klaxons pour signaler leur présence (ou pour vous saluer). Au début c’est assez stressant et très perturbant. Il ne faut pas y accorder trop d’importance et rester concentré sur la route.
- Faire attention à TOUT : les animaux, les enfants, les scooters… Absolument tout peut être un potentiel danger. Mention spéciale pour les poules, les vaches, les buffles, les oies, les cochons, les chiens et les enfants…
L’état des routes
Au Vietnam : la grande majorité des routes Vietnamiennes sont en très bon état. Le plus dangereux est la circulation et le passage des camions. Seules les routes de montagne du nord du pays peuvent être compliquées (attention aux graviers pendant les virages !).
Au Cambodge : il y a plus de routes bétonnées au Cambodge qu’au Laos, mais dès que l’on sort des grands axes il y a de fortes chances de se retrouver sur des chemins très chaotiques. Je me souviens de notre journée entre Koh Kong-Battambang… Le pire, ce sont les rivières. Une joie à traverser !
Au Laos : une partie des routes touristiques a été refaite et semble neuve. Néanmoins, les routes un peu éloignées sont encore pires qu’au Cambodge. Dans ces cas là, adapter la distance que l’on souhaite faire à la qualité de la route.
La revente
Une fois votre road trip terminé, il est temps de vous séparer de votre précieux véhicule. Pour cela, pensez à prévoir quelques jours dans une grande ville. Moins vous aurez de temps disponible, plus il y a de chance que vous en arriviez à la brader.
Vous pouvez utiliser les mêmes sites que pour l’achat et y poster une annonce décrivant votre véhicule ainsi que quelques photos. Emmenez la moto faire un check-up chez le mécano au besoin et faites la laver pour qu’elle donne une bonne première impression.
Il ne reste plus qu’à attendre et voir les offres qui se présentent.
Le paiement peut être reçu par Paypal ou en cash (euros ou dollars américains) selon ce qui arrange les deux partis.
Conseils divers
Garer son véhicule la nuit
Pour la sécurité de la moto, toutes les guesthouses/auberges de jeunesse mettrons la moto à l’intérieur gratuitement. Cependant dans les grandes villes, il est souvent nécessaire de payer un parking. (À Hanoï vous pouvez par exemple laisser votre moto au parking de « Institute of litterature » pour 20 000 dongs la nuit).
Consommation huile/essence
Les motos (Win) consomment généralement un poil plus que du 2L/100km. Les réservoirs font environs 7 litres. Il faut donc faire un plein tous les 300 km.
En fonction de l’état d’usure du moteur, l’huile doit être changée après 400 à 700 km de route. Commencez par 400 et si l’huile est encore claire, vous pouvez vous permettre de la changer moins régulièrement. Profitez de cet arrêt mécano pour vérifier la tension de la chaîne et la huiler.
Check-up chez le mécano
Vérifiez de temps en temps l’état de vos pneus mais aussi le reste de la moto. En effet, des boulons peuvent se dévisser.
J’espère que ce dossier sera utile. Voyager en moto en Asie du Sud-est a été une super expérience. Je n’aurai clairement pas apprécié la région de la même manière sans cela. Et j’ai même pu apprendre à conduire grâce à Max et à sa patience ! Je n’aurai jamais cru en être capable. C’est donc vraiment tristes que l’on a vendu notre Honda à Hanoï… Heureusement, notre prochain plan est d’acheter un van en Nouvelle-Zélande. On ne va pas rester piétons longtemps 😉
A lire sur le sujet :
– « Conseil et guide pour un voyage à moto au Vietnam » (Le sac à dos)
– « Découvrir le Vietnam à moto » (ZeTravelerz)
– « Voyage moto Vietnam: comment faire? itinéraire? » (La vie au Vietnam)
Salut… Jolies photos et quelques infos à mettre à jour ; expatrié depuis 7 ans au Cambodge après la Thaïlande ( et motard depuis 1971, je te laisse compter) , si ton voyage s’est bien passé, ce n’est pas le cas de tous, encore ces jours avec 2 Français gravement amochés.
Alors ne faite pas trop rêver, et pour info, le permis international au Cambodge n’est PAS reconnu, pas besoin de permis jusqu’à 125.
Bonjour et merci pour tes précisions !
« ne faites pas trop rêver » : hum, ce n’est pas ce que je fais, ni dans cet article ni dans les autres. Je raconte uniquement nos découvertes. Par ailleurs, je n’ai jamais dit que ce n’était pas dangereux. Tout comme ce n’est pas sans risque en France ou ailleurs. Des accidents, il y en a partout et il y en aura malheureusement toujours. Donc quoi, on ne doit rien faire, au cas ou ? Moi je pense que c’est a chacun de voir… Il ne faut pas minimiser le risque pris (ce n’est pas ce que je fais dans cet article…) mais ne pas paniquer pour tout non plus. Le risque 0 n’existe pas.
Par ailleurs, le permis international n’est effectivement pas reconnu au Cambodge (même si certains voyageurs m’ont raconté qu’il avait suffit en tant que justificatif lors d’un contrôle), mais il est tout a fait valable au Vietnam, dont je parle aussi dans cet article.
Dernier point : le permis B français n’est pas suffisant pour conduire une moins de 125 cc en toute légalité. C’était le cas sur les anciens permis (et encore, la loi précisait que cela n’était valable quand dans les limites du territoire français, même si en pratique beaucoup le font l’étranger, notamment au Vietnam et en Inde) mais ce n’est plus le cas sur les permis d’après 1980. Au dessus de 50cc, il faut passer le permis A1.
Bonjour,
Je pars en couple au vietnam du nord pendant 10 jours. Nous aimerions faire un petit road trip en scooter dans les campagnes du nord (mu cang chai) et nous nous posons laquestion des sacs à dos.
Les gros trajets nous les ferons sûrement en train ou bus mais nous avons envie de faire une boucle au nord en scooter.
Nous hésitons entre 1 gros sac à dos de 70l pour 2 ou chacun le sien d’environ 40l.
Quel est le plus pratique avec un scooter pour 2 au vu de votre expérience ?
Merci d’avance,
Anaïs
Hello !
Je ne sais pas trop pour un scooter puisque nous étions sur une moto (et je ne sais pas vraiment comment sont fait les scooters en terme de portes bagages), mais au quotidien je dirais clairement les deux 40 L. Pour les transports et l’organisation c’est bien plus simple. Cela dit vous pouvez réduire pas mal je pense, surtout si vous partez 10 jours avec une unique destination. Personnellement j’opterai pour un unique sac de 50 L, couplé avec un sac d’appoint au besoin. Ça suffit pour mettre tout ce dont vous avez besoin (sachant que vos vêtements longs doivent être sur vous pendant les trajets à moto, en cas de chute) et celui qui est a l’arrière peut le porter sur le dos pendant les trajets sans que ce soit trop lourd et trop gênant. Une de mes amies qui voyageait à moto avec son copain au Laos portait son sac de 60 L pendant les trajets et c’était pas le top pour elle…
D’une part, il sera obligé d’appliquer les tarifs officiels, et d’autre part il ne pourra plus se mettre l’argent qu’il vous demande dans sa poche. Du coup il y a de fortes chances qu’il réduise encore la facture pour ne pas faire de ticket et garder l’argent.
Cela dit, les contrôles sont toujours très rares. En quatre mois, nous n’avons jamais été arrêtés. ??? Ben comment tu sais alors ??? tu as vu à la télé ?
Non, c’est ce que nous ont dit les expats et voyageurs rencontrés sur les routes. Ça me semble d’ailleurs cohérent, et ça nous ai aussi arrivé en Inde. Voilà pourquoi je l’ai écris ici. Pas la peine d’être condescendant 😉
Salut à vous !
Nous voyageons depuis presque un mois dans le nord du Vietnam a deux sur une moto, la même que vous !
Nous voulons traverser le Laos et le Cambodge, mais nous nous posons des questions sur la faisabilité quant a l’etat des routes de ses deux pays, et sur la capacité à pouvoir faire réparer facilement notre moto au laos et au Cambodge !
Merci 🙂
Bonjour,
Je remercie bien pour votre article. C’est vraiment des bons connaissances. Merci encore et bonne continuation pour les autres blogs
Amicalement
Hello ! 🙂
Merci beaucoup pour la recommandation de mon article.
Ça fait plaisir et ça me rappelle de merveilleux souvenirs…
À bientôt !
Cyn
Une idée de si je peux acheter une moto à Hanoï et voyager jusqu’en Malaisie avec pour la revendre la bas ? A travers Cambodge et Thaïlande