Après Munnar, Kochi et Allepey, nous avions fait le tour des grandes destinations prisées des touristes dans le Kerala. Il nous restait à décider de ce que nous faisions pour la suite.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Choix d’itinéraire
Nous avions encore dix jours dans le pays, avec pour obligation d’aller à Bangalore (dans l’état du Karnataka, au nord du Kerala) pour prendre notre vol international.
Nous avons beaucoup hésité sur les destinations : devait-on tenter Goa, et comprendre ce que pouvait-être l’Inde occidentalisée ? Ou descendre dans le sud du Kerala, sachant que ça nous éloignerait de Bangalore ?
Goa a vite été éliminée. Moi, je voulais découvrir le Kerala, et pas seulement les sites touristiques que nous avions fait jusqu’alors. Nous avons donc simplement regardé la carte ferroviaire du pays et avons décidé que nous passerions les dix derniers jours à faire le trajet « Allepey-Bangalore » en train en faisant des arrêts pour découvrir les villes de la région.
C’est comme ça que nous sommes tombés sur Thrissur.
Thrissur, l’Inde riche
J’ai apprécié l’endroit dès que j’y suis arrivée. Il s’agit d’une petite ville de 300 000 habitants qui a des aspects de petite bourgade à l’indienne. On y trouve le calme et la verdure kéralaise, et ce dès qu’on sort du train. La ville se surnomme elle-même « la capitale culturelle du Kerala », du fait de ses nombreux temples hindous.
Il est vrai que la ville a l’air plutôt riche : les routes sont bordées de grandes maisons colorées à plusieurs étages avec des jardins bien entretenus. Forcément, on s’y sent mieux que dans les bidonvilles…
Nous avons logés chez un couple de jeunes indiens qui organisaient des cours de Zumba dans leur grande maison. Ils nous ont même invités à participer (j’ai dû dire non, évidemment… Vu mon amour pour la Zumba !). Ils étaient adorables, et nous avons vu une autre facette de l’Inde : les nouveaux riches. On écoute du Ed Sheeran à fond, on se conseille les différents blockbusters américains et on se fait des soirées « entre copines » après une session de sport. Ils étaient même en train d’organiser une virée collective à Kochi pour fêter Halloween ! Sans parler du fait qu’ils parlaient absolument tous anglais entre eux, même quand nous n’étions pas là.
Un endroit non touristique
La ville de Thrissur en tant que telle n’est pas vraiment destinée aux touristes. Concrètement, je ne crois pas qu’il y ai grand chose à y faire… mais c’est ce que nous cherchions.
D’ailleurs, nous n’avons croisé qu’un seul blanc pendant notre séjour : un expatrié anglais. Il nous a vu alors qu’il allait prendre son train et a fait demi-tour pour nous demander ce que nous faisions là. Il nous a expliqué qu’il vivait ici et qu’il n’avait jamais vu aucun blanc. Je crois qu’il espérait que nous soyons de potentiels nouveaux potes expat’… Il a filé prendre son train immédiatement, et j’ai regretté de ne pas lui avoir proposé de boire un verre ensemble le soir. J’aurai aimé discuter un peu avec lui, savoir comment il avait atterri là et pourquoi il y avait si peu de visiteurs dans la région. Mais comme d’habitude, je n’ai pas osé !
Indiscrétion à l’Indienne
Nous avons décidé de nous poser dans le parc principal de la ville (le parc Nehru) pour jouer aux cartes.
Rapidement, un rassemblement d’indiens se forme autour de nous : que des hommes seuls, qui se promenaient ou faisaient la sieste, se plantent à côté de nous et nous regardent jouer sans prononcer un mot. C’était un peu déroutant. Je crois qu’ils essayait de comprendre les règles, mais les tentatives de communication échouent rapidement, et on se contente de sourire…
Temples et éléphants
Quand nous finissons notre partie et reprenons notre promenade, nous tombons sur un temple hindouiste. Nous ne pouvons pas y entrer (réservé aux croyants) mais son architecture nous intrigue. Il est différent de ce qu’on a vu jusque là, avec des petits accents asiatiques.
Nous décidons de faire le tour pour le voir de l’autre côté et nous tombons par hasard… sur des éléphants.
Les indiens qui se trouvent à côté de moi s’amusent de me voir surprise et joyeuse. Ils nous font signe de faire le tour et de rentrer pour les voir de plus près… ce que nous faisons, évidemment.
Nous apprenons ainsi qu’il s’agit des éléphants du temple, au nombre de dix. L’éléphant est un animal sacré dans l’hindouisme (Ganesh, un des trois dieux principaux, est même représenté avec une tête d’éléphant) et les temples ont souvent leurs propres animaux. Je ne sais pas ce qu’ils en font exactement, à part qu’ils paradent pour de nombreuses fêtes religieuses…
Mais c’est un peu comme les vaches ici : ce n’est pas parce qu’un animal est sacré qu’il est forcément bien traité… Les éléphants sont attachés et n’ont pas de mou pour pouvoir réellement bouger. Ils sont séparés les uns des autres et certains ont même des ongles arrachés. Pas convainquant.
Cela dit, je suis quand même ravie d’être tombée sur eux par hasard. Le temple est aussi très impressionnant vu de devant.
Kerala : suite et fin
Nous passerons au final trois jours à Thrissur, à se promener, à écrire sur le blog et à boire de la Kingfisher sur la terrasse de la grande maison qui nous accueille. A Allepey, Gözde m’avait demandé dans quelle ville je me verrais bien vivre en Inde. Je lui avais répondu qu’aucune ne m’avait plu à ce point et que je ne connaissais pas assez le pays. Si elle m’avait posé la question trois jours plus tard, je crois que ma réponse aurait été Thrissur.
Nous prenons finalement de nouveau le train (les pieds dans le vide) pour notre prochain arrêt, le dernier du Kerala : Kannur.
Sri Lanka, Inde, Népal, Myanmar, Vietnam et Cambodge… Retrouvez ici le bilan et les anecdotes de nos 6 premiers mois de voyage en Asie !
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