Après avoir parcouru les deux boucles dans les campagnes Laotiennes à moto, nous arrivons à Vientiane. Nous sommes accompagnés de Jean et Névine, rencontrés sur la boucle de Thakkek. Notre plan : nous rendre à Vientiane pour la fête de l’eau.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Vientiane est la capitale du Laos. C’est une ville d’ordinaire relativement calme pour une capitale, bien différente de Phnom Penh au Cambodge ou de Hanoï au Vietnam. Il faut dire qu’elle n’héberge que 800 000 habitants. Mais en comparaison avec la population totale du pays (6,5 millions), ça reste un chiffre assez élevé. D’ailleurs, la capitale nous donne une impression différente du reste du pays, jusqu’alors très rural. On trouve à Vientiane quelques enseignes internationales et de haut buildings. Les jeunes ont l’air de suivre la mode avec attention, et sont d’ailleurs prêts à se lancer dans les festivités !
La fête de l’eau au Laos
Nous arrivons dans la ville le 14 avril, soit au début de la fête de l’eau qui dure selon les années jusqu’à 4 jours. Il s’agit d’une fête célébrée dans certains pays d’Asie du Sud-Est bouddhistes, à savoir au Cambodge, Birmanie, Thaïlande et Laos. Le nom varie selon chaque pays. Au Laos, elle s’appelle « Pimaï ». On peut ainsi souhaiter bonne année aux locaux en disant « sabaidee Pimaï » (« sabaidee » signifiant également « bonjour »).
La fête à lieu entre le 13 et le 16 avril, soit la période la plus chaude de l’année qui précède le début de la saison des pluies. Et ça tombe bien, puisque le but des festivités est de jeter de l’eau sur les passants. Les enfants (mais également pas mal d’adultes) se postent au bord des routes et jettent des sauts d’eau sur les motos et voitures qui passent. C’est sensé leur porter chance pour l’année à venir. Parfois ils utilisent des tuyaux d’arrosoir, ou carrément des bombes à eau.
Quand nous arrivons à Vientiane, on comprend tout de suite l’ambiance de dingue qui y règne. En quelques minutes nous nous retrouvons trempés. Si certains hésitent à nous arroser (surtout les enfants, qui ne savent pas trop si ils peuvent le faire avec les étrangers), d’autres n’ont aucun scrupule. Je range vite les téléphones portables dans nos sacs et profite simplement de la fraîcheur que ça nous apporte !
Une fête… à l’asiatique
Nous tournons un moment avant de trouver l’auberge que nous avions réservée (Maps.me se trompe, pour changer !). Max et moi partons chacun aà pied chercher dans une direction différente pendant que Névine et Jean gardent les motos.
La définition même d’un accueil chaleureux
À peine ai-je fais cent mètres que je suis interpellés par une famille Laotienne en pleine festivité. J’essaie de leur expliquer ce que je cherche, mais je n’ai pas le temps d’en placer une. Max me trouvera, dix minutes plus tard, assise au beau milieu de la famille, le contenu d’une piscine versée sur la tete et deux verres de beerlao fraîche (la bière nationale) déjà dans l’estomac. Ça va vite, ici !
Je m’extirpe tant bien que mal (pendant que Max y passe) et on repart dans notre recherche… Pour être de nouveau interrompus par un Laotien qui veut absolument que l’on traverse la rue pour faire la fête avec lui. On lui lance des « Kopchaï, kopchaï, but we need to find our guesthouse! » (kopchaï = merci). Il nous laisse très difficilement partir…
Une fois l’hôtel trouvé, nos affaires posées et le groupe prêt à explorer les environs, il est déjà 18h. La nuit tombe tout juste, et dehors c’est la folie.
Jusque là, nous avions vu un Laos accueillant mais réservé, poli et discret. Mais ce soir-là, ce sont les jeunes qui prennent le pouvoir.
Une soirée qui commence tôt…
Des baffles immenses hurlent de la musique occidentale (parfois plusieurs à la fois), la rue est prise d’assaut, la guerre des bombes à eau fait rage et les litres de bières coulent à flot. Mais il n’est que 18h, et nous on a faim. Comme la fête bat son plein, on ne trouve rien d’autre ouvert qu’un fastfood local. Moi je suis bien contente, puisque ça fait bien trois mois que je n’ai rien mangé d’autres que du riz ou ses dérivés.
Le temps que l’on commande, que l’on mange et qu’on se décide à bouger, il est bien 20h. Sauf que les asiatiques n’ont pas le même rythme de soirée que nous. La plupart ont commencé à boire à midi, et à 20h il n’y a plus personne. On n’en revient pas !
On rentre donc dormir en se promettant de sortir plus tôt le lendemain.
Tour en pick-up, bataille d’eau et whisky Lao
Le lendemain matin, Max et moi commençons la journée par partir à la recherche de bombes pour colorer les cheveux. Depuis plusieurs jours on voit les ados avec les cheveux bleus, dorés, verts, roses, rouges… Alors on décide de faire pareil.
On met un moment mais on fini par en dénicher. La fête peut maintenant commencer !
En rentrant à l’auberge, les propriétaires nous annoncent qu’ils nous ont fait un buffet pour célébrer la nouvelle année. On mange avec plaisir et l’un des boss s’occupe de nous faire boire… façon asiatique. C’est à dire qu’il nous ressert à chaque fois que notre verre descend ne serait-ce qu’un peu. Les garçons font les malins mais le whisky Laotien tabasse pas mal… La journée va être intense !
À 13h, les enfants de la famille montent à l’arrière du pick-up de leur père pour une tournée de combat d’eau dans la ville. On est invités à les accompagner et on accepte avec plaisir. On est plusieurs à l’arrière, nous quatre, un autre couple de français avec qui on passe la journée et deux autres touristes. Les quatre garçons Laotiens sont super excités. Ils remplissent trois bassines d’eau, ajoutent dans chacune des sachets différents de colorants alimentaires et commencent à préparer leurs munitions à l’aide de sacs plastiques et d’élastiques. Ils ont les cheveux dorés et les chemises aux motifs à fleurs et à fruits que portent tous les locaux pour le festival.
Que la bataille commence !
On met nos vêtements les plus pourris (je ne sais lesquels choisir…), plaçons nos appareils électroniques dans des sachets hermétiques et c’est parti !
Dans la ville, de nombreuses autres familles font de même. Les pères conduisent les pick-up pendant que les enfants s’affrontent à l’arrière avec des seaux d’eau ou des piscines gonflables. Le combat de bombes à eau fait rage absolument partout. On donne des munitions à certain, on fait mine de demander la paix avant de canarder les équipes adverses, on cible des passants en même temps… Tout le monde joue le jeu. La bonne ambiance Laotienne est vraiment agréable. Tous les âges sont représentés.
Bon, pour être honnête les bombes à eau font parfois sacrément douiller. Les enfants les lancent hyper fort et elles éclatent parfois sur les parties du corps non protégées. Mon œil et mon ventre s’en souviennent ! En plus les colorants sont très puissants et nos fringues sont foutus. Mais c’était vraiment un chouette moment !
Au bout d’une heure, le chauffeur du pick-up nous ramène à son auberge. On se rince à l’eau claire et sans qu’on ai le temps de dire quoi que ce soit, on se trouve de nouveau à siroter du whisky Lao (avec du Pepsi quand même, faut pas déconner).
Dans l’après-midi, un énorme orage éclate. Mais ça n’a pas l’air de les déranger plus que ça. C’est même plutôt bonne augure vu le thème de la fête !
Départ de Vientiane
La journée se passera donc tranquillement, et vers 20h la vie se calmera peu à peu. Névine et moi restons debout jusqu’à 23h, mais vue l’ambiance et notre état, on a l’impression d’être au milieu de la nuit.
Après une bonne nuit de sommeil, Max et moi décidons tout de même de quitter la capitale. On ne l’aura pas vraiment visitée mais l’état dans lequel on l’aura vu aura été un souvenir spécial pour nous.
On reprend finalement la moto pour se rapprocher de Luang Prabang, une ville touristique plus au nord du pays. Sur le chemin, on n’y coupera pas : les gamins nous arroserons tous à la moindre occasion !
5 réflexions au sujet de « Découvrir Vientiane durant la fête de l’eau, le nouvel an Laotien »