Destination : les Samoa, le pacifique pendant la saison des pluies

Alors que nous avions réservé notre billet d’avion à destination du Japon depuis Auckland, en Nouvelle-Zélande, nous est venue une idée pas trop mauvaise : pourquoi ne pas profiter des deux semaines qu’il nous reste sur le continent pour partir découvrir une des îles du pacifique ?

Une heure plus tard, nous possédions deux billets aller-retour à destination d’Apia. Et évidemment, nous n’avions aucune idée de ce à quoi nous attendre en arrivant dans le pays.

Si c’est aussi votre cas, cet article est fait pour vous ! Voici ce qu’il faut savoir sur les Samoa, ces îles du pacifique situées à la limite de la ligne internationale de changement de date 😉

SOMMAIRE D’ARTICLE


Pourquoi aller au Samoa ?

Alors que nous arrivions à la fin de notre PVT en Nouvelle-Zélande, nous avions prévu trois semaines pour vendre notre van. Comme je l’explique dans l’article « acheter et voyager en van en Nouvelle-Zélande« , il est important de prévoir du temps si on ne veut pas devoir abandonner son van chéri à l’aéroport le jour du départ. Néanmoins, il ne nous a fallu à peine une semaine pour trouver un acheteur et arriver au bout du processus de vente. Nous avions donc deux semaines à tuer à Auckland avant notre avion pour Tokyo.

Sans van, le sac est quand même vachement moins léger…

On aurait pu rester sur place mais vu le prix des auberges du coin, il était plus logique de décider de prendre de « vraies » vacances. A nous la plage et le soleil des îles !

On ne va pas se le cacher, nous avons choisi les Samoa comme on aurait pu aller n’importe où. Depuis la Nouvelle-Zélande, nous avions d’ailleurs plusieurs choix : les Fijis, les îles Cook, les Tonga, l’Australie et évidemment les Samoa. Nous avons d’office éliminé l’Australie, car d’une part ce n’est vraiment pas un pays qui nous attire, et d’autre part nous voulions découvrir une île à la culture Polynésienne.

Parmi toutes les autres îles nommées, les Samoa étaient les plus abordables pour un budget de backpackers : tant au niveau du billet d’avion (400 euros chacun l’aller-retour tout de même), qu’en terme de coût de la vie sur place. C’est donc ce qui a fait penché la balance.

On aurait peut-être dû rester à Auckland finalement… Quoi que…

Les Samoa en bref

Vu la rapidité de notre prise de décision et le fait que nous n’avions quasi jamais entendu parler des Samoa auparavant (et faites pas genre, je sais que vous non plus), on ne savait rien du tout sur le pays dans lequel on mettait les pieds. Il est donc temps de se rattraper !

Point géo

Sauf si vous êtes déjà venus ou si vous êtes des champions toutes catégories en géographie, vous devez vous demandez où se trouvent donc ces fameuses îles.

Et bien, fun fact, les Samoas se situent quasiment sur la ligne internationale de changement de date, en plein dans le pacifique. D’ailleurs, ce sont elles qui ont fait bouger la ligne sur toutes les cartes du monde. Avant 2011, le pays se situait côté « Amériques » en ce qui concerne la date. Ce qui veut dire qu’il avait 23 h de décalage horaire avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Mais puisque les principaux échanges (de marchandises mais aussi de flux migratoires) ont lieu avec ces deux pays, le gouvernement a fait changer le fuseau horaire pour passer de l’autre côté de la ligne. Le 31 décembre 2011 a ainsi disparu des calendriers !

On traverse une des îles en à peine une heure de route !

Les Samoa sont composées de deux îles principales habitées, de deux autres habitées mais très petites, et de quatre îles complètement sauvages. Les deux îles principales, Upolu et Savai’i ne sont d’ailleurs pas bien grandes. La superficie totale du pays atteint à peine les 3000 km² et le nombre d’habitant s’approche des 200 000. Apia, la capitale, compte à elle seule presque 40 000 Samoans. D’ailleurs, il y a plus de Samoans à l’étranger qu’aux Samoas (notamment en Nouvelle-Zélande et en Australie).

Road trip Samoa
Levé de soleil à Lalomanu : le premier de tous les pays du monde

Point histoire

D’après les historiens, les Samoa sont occupées par un peuple Polynésien depuis environ 3500 ans. Dans les années 1000 après JC, les Tonga ont conquis le territoire et en ont gardé toute autorité pendant près de 200 ans, jusqu’à ce que les Samoans obtiennent leur indépendance grâce à une rébellion générale.

Cette indépendance fut conservée pendant 600 ans, jusqu’à ce qu’en 1830 de premiers missionnaires anglais au service de la Couronne vinrent s’installer sur l’île.

Avant ça, quelques navigateurs Européens (Hollandais et Français) avaient déjà découvert les îles. Mais le contact avec la population ayant été violent et inhospitalier (les équipages furent majoritairement tués), les explorateurs étaient peu enclins à venir sur le territoire.

Epoque coloniale

Mais l’arrivée des Anglais fit changer l’Histoire des Samoa. Les Allemands et les Américains, également intéressés par la situation géographique des îles et les potentialité de commerce qu’elles offraient, arrivent sur le territoire. Pendant cinquante ans, leur présence créée une instabilité politique au sein du pays.

En 1889, afin de remédier à la situation, les trois pays décidèrent de signer le Traité de Berlin. Celui-ci définie les Samoa comme un territoire neutre sur lequel chacun peut installer une base navale et une ambassade. Evidemment, cette cohabitation se passe mal et chacun des trois empires se disputent l’attention du roi Samoan.

Pour en finir avec ces périodes troubles, les colons se mettent d’accord sur une répartition du territoire : les Samoa occidentales (celles dont on parle aujourd’hui) revinrent aux Allemands, les Samoas Américaines (toujours appelées ainsi aujourd’hui) aux Américains et les Tonga aux Anglais.

Période Allemande et guerre mondiale

En 1899, les Samoa deviennent donc une colonie Allemande. La politique et la justice fonctionnent alors sur deux tableaux : une justice Occidentale administrée par les colons, et une justice traditionnelle laissée à la charge des chefs locaux.

Cette répartition théorique est loin de fonctionner correctement, les Samoans reprochant régulièrement aux colons de se mêler des histoires « traditionnelles ».

Au début de la première guerre mondiale, les Néo-Zélandais récupèrent les Samoa aux mains des Allemands. A la fin de la guerre, l’Allemagne signe donc le traité de Versailles, renonçant ainsi à toute revendication de l’archipel. Les Samoa furent à partir de cette date gérées par les Kiwis, les colons estimant le pays comme « primitif, incapable de se gérer lui-même ».

Occupation Néo-Zélandaise et indépendance

La situation sociale et politique au Samoa est très tendue face à cette nouvelle gestion. Des mouvements indépendantistes contestataires se crééent, auxquelles le gouvernement Néo-Zélandais répond très durement. C’est notamment le cas en 1929, alors que les membres du mouvement Mau se réunissent à Apia pour fêter le retour de Nelson, un métis Suédois-Samoan ayant été condamné à l’exil en Nouvelle-Zélande pour avoir rejoins le mouvement quelques années auparavant. Alors que des altercations ont lieu entre les membres Mau et les policiers qui encadrent l’événement, ces derniers paniquent et tirent dans la foule. Ceci fit 11 morts et fut surnommé « le black saturday ». Il joua un rôle très important dans le ressentiment de la population face à la présence Néo-Zélandaise.

En 1936, le nouveau parti accédant au pouvoir en Nouvelle-Zélande change la ligne directrice à avoir avec les Samoans, prenant des mesures d’apaisement et de coopération. Les tensions se calmèrent.

En 1962, en pleine politique de décolonisation et au terme de 17 ans de lois, de reprise de pouvoir graduelle et de compromis, les Samoa finirent par obtenir leur indépendance. Le pays devint ainsi membre du Commonwealth en 1970 et de l’ONU en 1976.

Les catastrophes naturelles

En 2009, un terrible tremblement de terre de magnitude 8 suivi d’un tsunami ont ravagé une partie de l’île. Dans son malheur, le pays a été relativement chanceux : il n’y a eu « que » 115 morts, en grande partie grâce aux montagnes qui se trouvent très proches du bord de mer et qui ont servis d’abris aux habitants. L’heure de l’événement (8h du matin) a aussi rendu les choses plus faciles. A cette heure, les Samoans sont réveillés et sont en route pour l’école ou la ville. Ils ont donc vu la vague arriver au loin et se sont réfugiés en hauteur. Le même événement en pleine nuit aurait probablement été fatal à beaucoup.

Road trip Samoa
Les habitations sont vraiment au bord de la mer

Néanmoins, toutes les habitations de bord de mer ont été détruites. En marchant sur la route principale de Upolu, on trouve encore beaucoup de vestiges d’anciennes maisons qui n’ont pas été reconstruites et qui sont restées telles quelles, doucement recouvertes par la végétation.

Road trip Samoa
Maison abandonnée

Point culture

La culture Samoane est très spécifique du fait qu’elle se base sur ce qu’ils appellent le « fa’asamoa », traduisible par « la façon Samoane ». Il s’agit d’un code de conduite culturel qui régit les comportements des habitants entre eux. Parmi les règles de ce code, on trouve notamment le respect des personnes âgées ou de ceux représentant le pouvoir (policier, parents, chef de village, etc.). Chaque individu a sa place et ses devoirs au sein de sa famille. De fait, chacun contribue et est pris en charge par les autres membres. C’est pour cela que l’on trouve très peu de SDF au Samoa : il y a toujours un toit et de la nourriture à partager.

Le « fa’asamoa » est une manière de vivre assez stricte, qui a parfois du mal à s’imposer face aux nouvelles générations. De part leur usage d’internet et des méthodes de communication modernes, elles sont plus attirées que leurs aînés par un mode de vie « occidentalisé » et la société de consommation. Il y a ainsi énormément de Samoans qui partent s’installer en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Mais ceux qui partent envoient toujours de l’argent à la famille restée sur place.

Côté langue, l’Anglais est la langue officielle, au même titre que le Samoan. Si les habitants d’Apia sont majoritairement bilingues, c’est loin d’être le cas des villages. Le Samoan a alors encore toute sa place.

Point religion

Les Samoa sont extrêmement croyantes. 99,7% de la population se dit catholique, ce qui est évidemment un chiffre gigantesque. De fait, on trouve des églises absolument partout. Elles sont particulièrement bien entretenues, y compris dans des villages composés de seulement quelques habitations en bois.

Road trip Samoa
L’église « Immaculate Conception » de Apia

Notre programme

Vous l’aurez compris, nous n’avions aucun programme en arrivant. On a juste décidé de passer quelques jours à Apia, histoire de visiter un peu la capitale. Ensuite nous souhaitions nous balader sur Upolu, l’île principale. En deux semaines, il est normalement possible de visiter les deux grosses îles du pays. Mais étant donné que nous sommes en pleine saison des pluies, il est tout à fait possible que le ferry reliant les deux îles soit bloqué pendant plusieurs jours. Ce serait quand même bien emmerdant de rater notre avion retour pour la NZ et donc notre second vol pour le Japon.

Du coup on a décidé de prendre notre temps et de rester sur Upolu. Je peux ainsi rattraper le retard sur les publications de ce site et profiter du rythme de vie Polynésien ;) A suivre…

Road trip Samoa
Une de nos maisons temporaires… Pas dégueu, hein ?

D’autres articles de voyageurs sur les Samoa :

– « Les îles Samoa, cet autre bout du monde » (Regards Géographiques)

– « Samoa, ça m’a bien plu ! » (Maris chez les Maoris)

– « Les îles Samoa : Apia et l’île d’Upolu » (On part quand)

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