A 50km de Ho-Chi-Minh-Ville (ex-Saïgon) se trouvent les tunnels de Cu Chi. Habituellement, les touristes prévoient une excursion organisée à la demi journée avec un aller-retour depuis la ville, mais comme nous venions du nord, nous nous sommes simplement arrêtés sur le chemin.
Ces tunnels sont connus car ils ont servis de quartiers généraux pour organiser la dernière offensive de 1968 des communistes sur Saïgon après le départ des Américains, aboutissant ainsi à la capitulation du parti du Sud et l’instauration du communisme dans un Vietnam réunifié. En réalité, bien que ce réseau sous-terrain ait été bien agrandi pendant la guerre du Vietnam, il date de la guerre d’Indochine.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Les tunnels de Cu Chi pendant la guerre
Pendant la guerre du Vietnam, ce sont les Vietnamiens originaires de la région de Ben Dinh (où se trouvent les tunnels) qui, bien qu’habitants du Sud, se sont ralliés aux communistes et se sont servis des tunnels pour faire des offensives sur Saïgon. Le réseaux s’est ainsi développé pour couvrir 250 km de distance, allant jusqu’à la frontière Cambodgienne. Il y a eu jusqu’à 16 000 personnes en simultanée dans les tunnels, qui servaient à la fois de centres de soin, de base militaire, de réserve de nourriture, de réseaux de communication…
Les tunnels ont été prévus pour que les commandos Vietnamiens puissent se déplacer dedans, mais que les GIs Américains (plus larges et plus grands) soient incapables de s’en servir. Et on peut dire que c’est loin d’être absurde ! C’est d’ailleurs pour cela que la visite est déconseillée aux touristes en mauvaise condition physique… et on saisit vite pourquoi.
La visite
Après avoir payé l’entrée (90 000 VND chacun), nous avons droit à une pause vidéo pour voir des films d’époque. Tout ce que j’en pense, c’est que la propagande a marché à plein régime, d’un côté comme de l’autre ! Le message est très sentimental, faisant alterner les images de Vietnamiens heureux dans les champs avec celles des bombardements Américains, le tout décrit avec des phrases manichéennes pas très objectives. Bref.
Arrive ensuite un guide local qui réunit les touristes par petits groupes de dix personnes. Nous le suivons et commençons la visite.
On s’arrête d’abord devant différents pièges créés par les soldats pour piéger les ennemis (comme cette trappe qui tourne et fait tomber celui qui a marché dessus dans une fosse pleine de pics en fer. Sympa.
Des galeries minuscules
On arrive devant une entrée de tunnel dissimulée sous des feuilles et de la végétation. Notre guide nous ouvre une trappe et nous dit de rentrer dedans. Au début, j’ai cru qu’il rigolait ! Le trou doit faire quarante centimètres de large à tout casser et je ne vois même pas comment quiconque peut se faufiler dedans.
Max ouvre la marche, et il faut admettre qu’il arrive à passer. Mais bon, ce n’est pas le plus gros mec du monde non plus (ironie !) ! Moi je laisse ma place, je m’occupe de lui poser des questions depuis l’extérieur pour savoir où il en est. Il se faufile sous terre et ressort cinq mètres plus loin par une trappe similaire, recouvert de feuilles et de terre. A mi-chemin se trouve un trou qui permettait aux soldats de sortir leur arme pour tirer sur les ennemis (photo en haut de la page). Mais je me demande bien ce qu’ils pouvaient toucher, à part les chevilles…
C’est parti pour l’exploration
Un peu plus loin, nous entrons tous dans un autre tunnel. Il y a différentes options, et on choisit la plus longue. Nous voila partis pour 300 mètres de marche accroupie dans un tunnel minuscule !
Max et moi ouvrons la marche. Au bout de quelques mètres, on se sent déjà pas très bien. Il faut dire qu’il y fait une chaleur insupportable et que la situation est très angoissante. On a à peine la place de se mettre accroupis pour avancer et il fait tout noir.
Nous continuons à suivre le guide, qui fait de temps en temps des pauses pour attendre tout le monde. On entend derrière nous des cris d’angoisse d’une des participantes qui ne supporte pas la situation. Pas le choix pour elle, il faut avancer.
Finalement, les cent mètres passent vite mais on est quand même ravis de retrouver l’air libre. Certains visiteurs sont vraiment dans un sale état : rouges, transpirants à grosses gouttes et stressés. Il faut dire que même sur trois cent mètres, c’était hyper physique ! On a eu des courbatures le lendemain, alors que ça n’arrive jamais d’habitude.
Fin de la visite
Nous terminons la visite par une dégustation de tapioca bouilli, que les soldats mangeaient pendant la guerre. C’est assez fade mais il y a un mélange de sucre et de cacahuète pour assaisonner, alors moi j’aime bien.
Une visite fatigante mais intéressante !
En tous cas, l’expérience était bien marquante. Je n’arrive toujours pas à savoir comment ils faisaient pour passer des heures là dessous, d’autant que nous n’y étions pas un jour de canicule et que les tunnels ont été agrandis et bétonnés pour les touristes. Qu’est-ce que ça devait être à l’époque… !
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