La gastronomie indienne est riche et variée. Autant dire qu’après le Sri Lanka, j’étais bien contente et je me suis régalée !
En France, les restaurants indiens ne proposent que des plats d’Inde du nord, qui sont très différents de ceux du sud. Et encore, en version occidentalisée. Ça a donc été une parfaite découverte pour nous (même si j’ai dû faire le deuil de mon envie de naan au fromage) !
SOMMAIRE D’ARTICLE
Il nous a fallu quelques semaines pour s’adapter et se repérer dans la gastronomie Indienne, qui est variée et complexe. Voici une partie de nos découvertes :
Les meals/tiffins/thalis
Les meals (aussi appelés tiffins en format mini ou thalis selon les régions) sont les grands incontournables de l’Inde du sud. Les midis, les restaurants de rue ou de bord de route ne proposent d’ailleurs que ça (on a même pas besoin de commander : on s’assoit et on nous l’apporte d’office, tout le monde mange pareil).
Les recettes sont toujours différentes d’un endroit à l’autre, mais le concept est le même : différentes sauces à base de coco, de légumes et d’épices sont servies sur une feuille de bananier (ou occasionnellement des assiettes), avec des galettes frites, des beignets et un yaourt pour calmer les épices. On nous sert une bonne plâtrée de riz dont la variété dépend de la région, et on fait nos petits mélanges à la main.
Leurs qualités varient évidemment grandement d’un endroit à un autre. Parfois, ce sont de vraies tableaux colorés et épicés. A essayer absolument !
Le biryani
Beaucoup moins spécifique à l’Inde, le biryani est aussi inesquivable dans le pays. Il s’agit d’un riz cuit avec de nombreuses épices (cannelle, clou de girofle, noix de muscade, poivre, gingembre, cardamome…), du ghee (beurre clarifié indien), des oignons, de l’ail, des herbes aromatiques… et du piment, bien sur. Il est souvent proposé en version non végétarienne, contrairement aux autres plats, ou avec des œufs.
Le fried rice
Encore un plat que l’on trouve dans de nombreux pays d’Asie : le fried rice est un plat de riz frit avec des légumes et parfois du poulet.
Les dosas et uttapams
Incontournable pour le petit déjeuner mais aussi pour les repas du soir, les dosas sont des crêpes servies avec différentes sauces. Les « plain dosas » sont natures, mais on peut aussi avoir les « massala dosas », qui sont fourrées avec des pommes de terres aux épices.
Les uttapams sont quant à elles des crêpes plus épaisses, souvent garnies d’oignons (et parfois de tomates).
Les différents pains indiens
En plus des dosas, l’Inde a aussi une grande variété de pains qui peuvent venir accompagner les plats.
On trouve par exemple les idlis, qui sont des petits pains de riz.
Il y a également les chappatis, plus larges et foncées, qui font penser à des galettes mexicaines.
Mes préférées sont les parottas (la pâte est roulée sur elle même avant d’être de nouveau aplatie : du coup, le pain se mange en fine lamelle et c’est TROP BON).
Le fromage « Paneer »
Le paneer est le seul fromage que l’on trouve en Inde. En soi, il n’a pas de goût, mais la texture fait penser à de la mozzarella. Du coup, j’aime quand même beaucoup ça. On en trouve dans de nombreux plats végétariens, pour remplacer la viande. Les rares fois où on a cuisiné nous-même, on en a fait griller à la poêle pour en mettre dans des salades. C’était pas mal !
Les plats « massala »
Le soir, les restaurants proposent autre chose que des meals et on peut alors choisir parmi les plats en sauce, que l’on accompagne d’un plat de riz blanc ou de pains indiens. Il existe énormément de plats différents, mais les bases restent les mêmes.
« Massala » signifie littéralement « mélange », ce qui implique en fait « mélange d’épices ». Donc un « massala » n’est pas une recette précise, mais un ensemble d’épices et d’ingrédients en sauce. On trouve le plus souvent du paneer, des petits pois ou des brocolis (une tuerie !).
Les viandes
Comme je le disais plus haut, nous mangions très peu de viande en Inde. Max était quand même en manque et il a commandé deux-trois fois du poulet quand on nous en a proposé. Ce que j’en conclue, c’est que ce n’est clairement pas leur point fort. Les plats traditionnels indiens cuisent en continu et sont toujours chaud : c’est ce qui les rend bons et hygiéniques. Mais si on fait pareil avec de la viande, on l’assèche complètement. Je ne sais pas si le problème vient de là, mais le poulet a beau être épicé et assaisonné, il reste sec et de mauvaise qualité. Autant rester sur du végétarien, je le dis !
Les biscuits
Les indiens mangent du curry même au petit déj. Ca faisait un peu trop pour moi, perso ! Nous ne mangeons pas souvent le matin, mais il nous arrivait parfois d’accompagner notre thé Chai indien avec quelques biscuits maisons que l’on trouve dans toutes les échoppes de rues. Encore une fois, ils peuvent être très bons comme assez mauvais, mais les versions réussies sont vraiment pas mal. Des petits sablés qui vont très bien avec les épices du thé. Et ça ne coûte que quelques roupies chacun.
Les gâteaux indiens
A Chennai, notre auberge se trouvait proche d’une rue qui proposait des assortiments incroyables de petits gâteaux traditionnels indiens (quatre étales comme celles de la photo du dessous). A mon arrivée en Inde, j’ai donc décidé de combler mon manque de sucre en en testant quelques uns.
Et au final, grosse déception : c’est beau, mais vraiment vraiment pas bon (en tous cas pour mon palet français). Ils ont tous des aspects différents, mais ils ont pourtant le même goût … En fait, ils n’ont pas vraiment de goût. C’est juste extrêmement sucré et gras. Lorsqu’on croque dedans, on a un filet de sirop de sucre qui dégouline. J’en ai été écœurée… Un ça passe, mais plus, je passe (drôle).
Les spécialités du Kerala
Le Kerala, du fait de son climat et de sa culture, a des recettes propres à sa région. On trouves par exemple beaucoup plus de poissons et de fruits de mer.
Nous avons également goûté des unnakayas : ce sont des bananes au sirop, fourrées avec des épices et de la noix de coco. C’est spécial, mais très bon.
Le coconut white puttu est également une spécialité du Kerala. C’est un rouleau de riz cuit à la vapeur avec de la noix de coco râpée.
Le Chai
Les indiens boivent du thé toute la journée, mais c’est bien différent du thé que l’on a en Europe : il s’agit d’un thé noir infusé avec différentes épices et servi avec beaucoup de lait et sucre. Ça a presque plutôt le goût d’un chocolat chaud. Certains voyageurs détestent, mais moi j’adore ! Ca s’appelle un Chai tea, mais selon les épices utilisées on peut aussi l’appeler un Massala tea (mon préféré). Comme tout en Inde, selon la recette et la boutique, ça peut être délicieux comme « bof ».
Alcool et dérives
Côté alcool, c’est sûr que ce n’est pas la spécialité de l’Inde. Selon les états, il peut d’ailleurs être très difficile de s’en procurer. Il faut aller dans des magasins gouvernementaux, des sortes de stores protégés par des grosses grilles en métal. Les ambiances là-bas peuvent être très bizarres : les foules d’indiens se pressent contre les grilles et commandent des boissons. Et quand un indien boit, ce n’est pas pour passer un bon moment… Ils se bourrent la gueule au whisky pur. Assez glauque. D’autant qu’il n’y a que des hommes.
Une fois, à Chennai, j’ai accompagné Max. Pendant qu’il commandait, un mec bourré s’est approché et a commencé à me toucher le bras, puis les seins. J’ai été tellement surprise que je n’ai pas su comment réagir et je me suis juste dégagée. Un autre indien l’avait vu faire et en 30 secondes ils étaient dix sur lui, à le pousser et à lui crier dessus. Max est revenu et nous sommes partis très rapidement avant que l’ambiance ne dégénère… Bref. Sympa.
Nous on se contentait de bières de temps en temps, et de ce côté il n’y a pas trop de choix, avec des prix élevés. On trouve majoritairement des Kingfisher (l’équivalent à la Bud aux USA ou la Heineken chez nous) et des Bira, des bières locales quand même meilleures. :
Les fruits et lassis
Comme dans toute l’Asie, l’Inde a aussi son choix de lassis et de jus de fruits. Mais on en a peu bu à cause des risques de se choper une intoxication (si les glaçons utilisés sont faits à base d’eau non traitée).
Dernière des boissons que l’on buvait tout le temps en Inde : le badam milk. Consommé chaud ou froid, il s’agit d’un lait d’amande infusé avec du safran. Après un repas très épicé, on en buvait pour calmer nos palais en feu !
Manger local en Inde du Sud
Les repas sont très peu chers en Inde, à condition bien sûr de manger comme les locaux. Les rares fois où nous avons mangé dans des restaurants destinés aux expat’ ou aux touristes, la facture était bien plus élevée ! Mais sinon, nous en avions pour 100 à 250 roupies à deux (1,30-3,30 euros).
Manger local en Inde, ça veut dire manger végétarien (et épicé). N’étant pas une grande fan de viande, ça ne m’a pas posé de soucis pour les six semaines de notre voyage. De toutes façons, j’avais moyennement confiance dans les viandes locales… Côté épices, il faut effectivement un petit moment pour s’adapter, mais au bout de quelques semaines ça passe très bien. On a toujours un petit coup de chaud, mais ça fait partie du charme de l’Inde !
Manger avec les mains…
On a donc appris à manger avec la main. J’avoue que j’ai toujours une sorte de blocage quand je me retrouve devant mon assiette… comme si j’avais le poids de ma culture dans la tête, une voix qui me répétait : ne joue pas avec la nourriture, arrête de toucher, tu vas te salir ! Et j’ai beau me dire que c’est idiot, je reste toujours coincée quelques secondes. C’est vraiment étrange.
Pourtant, une fois que mes doigts trempent dans le riz et les sauces, je dois bien admettre que je savoure le plat différemment. C’est d’ailleurs ce que nous ont expliqués les indiens : manger avec les mains, c’est déjà être en contact avec la nourriture pour se préparer à l’ingérer. Le cerveau en tient compte, alors que la fourchette en métal est un corps étranger.
Ne pas parler !
Dans la même logique, les indiens ne parlent jamais en mangeant. Une fois, nous nous sommes même fait engueuler par un indien qui mangeait à côté de nous et qui n’aimait pas que l’on se raconte notre journée : « It is bad for your health! » (à faire avec l’accent indien). Pour eux, discuter en mangeant nous empêche d’être à l’écoute de notre corps pour savoir quand s’arrêter. Les repas se font donc majoritairement en solitaire et dans le silence… Ce qui est très loin de notre culture française !
Cela dit je comprends la logique. Sentir le sentiment de satiété est d’autant plus important que les plats sont servis en illimités : les serveurs guettent nos assiettes et dès qu’elles semblent être sur le point de se terminer, ils nous remettent immédiatement une louche de riz et de sauces ! Il faut répéter et insister plusieurs fois pour qu’on arrête de nous servir.
La nourriture en Inde du Sud est donc très variée, colorée et parfumée. Nous n’avons pas eu trop de mal à nous y faire, même si j’avoue que nous avons quand même mangé deux-trois fois des pizzas. Mon coup de cœur va aux parottas et au badam milk, ainsi qu’au meal, évidemment.
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