Arnaque aux vans en Nouvelle-Zélande : comment on a perdu 9000 dollars

Voici un article difficile à écrire, et encore plus à publier. Il faudrait sûrement que je prenne du recul, mais je veux partager cette histoire avant de tirer un trait dessus. Nous sommes loin d’être des cas isolés alors mon partage peut peut-être protéger de futurs acheteurs. Soyez vigilants, car cette situation je ne la souhaite à personne.

Si vous prévoyez d’acheter un van en Nouvelle-Zélande, cet article est pour vous.

SOMMAIRE D’ARTICLE


Situation initiale

Nous sommes arrivés en Nouvelle-Zélande en juin 2018. On avait un PVT (visa nous permettant de travailler pendant un an) et on prévoyait de bosser autant que possible pour mettre un maximum d’argent de côté tout en visitant le pays. Il y avait encore beaucoup de projets qui nous tentaient par delà notre France natale, et on a vite compris (après 10 mois en Asie) qu’il fallait bien faire rentrer de l’argent à un moment si on voulait continuer notre bout de chemin.

Si l’Australie semblait toute nommée pour cela, c’est la Nouvelle Zélande que nous avons choisie. C’était un pays qui nous intriguait et on en avait de très bon échos. Ça nous semblait moins courant que sa voisine Kangourou, plus « sauvage ». Evidemment, il ne nous a fallu que quelques semaines pour comprendre que ce n’est pas vraiment le cas. Mais ça, c’est une autre histoire.


Premier achat

Quoi qu’il en soit, on a acheté notre van dès notre arrivée. Hé oui, vivre en van c’est le grand classique pour des jeunes qui viennent vivre en NZ. Les salaires sont bas et le pays est structuré autour de l’usage quotidien d’un véhicule. Impossible de s’en passer. Du coup, vivre en van permet de couper les coûts et de découvrir un style de vie différent tout en visitant le pays. On était très enthousiastes !

L’achat se passe bien. Le van a beaucoup de kilomètres mais il est fiable et spacieux. Ce sont deux anglaises qui nous l’ont vendu après l’avoir aménagé elles-mêmes. À l’heure où j’écris, nous n’avons jamais eu de problème avec et nous prévoyons de le revendre bientôt. On croise les doigts, car nous n’avons maintenant plus de marge de manœuvre…


Efforts et réconforts (qu’on pensait !)

A notre arrivée, on trouve assez rapidemment des boulots à Christchurch. Je fais la plonge dans un resto et Max bosse dans une agence de location. L’hiver est dur pour nous. On gagne très peu (je touche à peine 800 euros par mois), on évite les flics pour pouvoir dormir dans notre véhicule sans être emmerdés, on se voit à peine à cause de nos horaires et on ne s’offre quasi rien. Ni café, ni resto, ni un coup au bar.

Ben oui, on se dit qu’on ne veut pas faire autant d’efforts pour ne rien mettre de côté : c’est une sale période, mais en faisant un max d’efforts on pourra ensuite realiser tous nos rêves. Traverser le Japon en vélo, aller au désert de Gobi en moto, rendre visite à mon frère au Bénin… On pense à ce qui nous motive.

Pendant ce temps, mon père m’annonce qu’il envisage de nous rendre visite début 2019. C’est son premier long voyage et je suis hyper motivée par sa venue. Mais vient la question du transport et du logement dans le pays. En effet, notre van ne peut accueillir que deux personnes. Hugo, mon pote du resto, m’explique que lui et sa copine sont en train d’aménager un van pour la venue de leurs parents. Vu qu’on est en hiver, les prix des véhicules sont bas. On peut donc en trouver assez facilement et les aménager pour les revendre après la venue des proches.

Je suis immédiatement super emballée par l’idée. On adore notre van, mais on regrette vraiment de ne pas l’avoir aménagé nous même. Maintenant que l’on a l’expérience de la « van life », on sait ce qui est pratique et ce qui ne l’est pas. Travailler sur notre propre vehicule est parfait pour éviter à mon père de payer plus de 2000 euros de location de van. Et en été, il paraît que la revente se fait facilement. Plan parfait, donc !


Rencontres regrettées

On se met donc en quête d’un nouveau van à acheter sur Christchurch. Nous avons quelques critères (si possible rehaussé, après les années 2000 et avec in kilométrage décent) mais notre budget nous rappelle à l’ordre. Nous ne sommes pas les seuls à avoir ces préférences-la, et les prix s’envolent. On pourrait investir dans un véhicule récent, mais en montant de gamme la revente serait bien plus risquée et compliquée. On se base donc sur les offres que l’on trouve dans la ville (via le Facebook Market) et on visite les meilleurs.

C’est ainsi que Max se retrouve chez Michel. Ce n’est évidement pas son vrai nom, mais c’est comme ça que je l’appelerai désormais. Et encore, il ne le mérite pas !

Michel est un néo zélandais originaire du coin. Il met souvent des vans en vente. Il nous explique qu’il rachète des vans à des entreprises, qu’il leur fait passer le contrôle technique (le WOF, en NZ) et la norme Self-Contained (pouvoir dormir en camping gratuit) et qu’il les revends.

Le van n’est pas incroyable (il date de 1996) mais c’est loin d’être un tas de ferraille. Il est un peu rehaussé et rallongé, il a 250 000 km au compteur et il est prêt à partir, le WOF ayant été validé à peine quelques jours avant. Nous n’aurons donc plus à nous préoccuper de l’inspection avant 6 mois, soit juste après le départ de mon père et le moment où on voudra le mettre en vente. Ça nous convient parfaitement.

Extérieur…
Et intérieur

Faire jouer la concurrence… ou pas.

Pour comparer, on visite quand même d’autres véhicules. Exactement le même van est proposé un peu moins cher par un autre local qui semble faire le même business que Michel. Comme ce van a moins de kilomètres au compteur, c’est vers lui que l’on se tourne en premier. Mais avant l’achat, Max décide de consulter l’historique du véhicule (disponible en ligne). Histoire de s’assurer que ce n’est pas un van volé, quand même ! Ce n’est pas le cas, mais qu’elle n’est pas nôtre surprise de découvrir que le dernier check du véhicule a été fait à … 360 000 kilomètres.

Le compteur a donc été trafiqué et réduit d’au moins 100 000 km. Le vendeur nous jure que ce n’est pas lui, qu’il peut nous faire un prix, mais on refuse net. Hors de question de lui acheter quoi que ce soit. Retour au premier.

Je vous conseille très fortement de payer les 20 dollars demandés pour accéder à l’historique du véhicule (VIR – Vehicule Information Report) que vous souhaitez acheter. Même si sur le coup ça semble être des frais inutiles, ça peut vous éviter beaucoup d’emmerdes. Je trouve d’ailleurs scandaleux que cet accès ne soit pas gratuit dans le cadre d’achat de bien…


Un achat qui se passe bien

Nous revoilà donc chez Michel, décidés à acheter rapidement le van pour pouvoir commencer les travaux. Il faut dire que nos jobs sont prenants, et le plus tôt on peut s’y mettre, plus on a de chance de finir avant que mon père arrive.

On négocie le prix du vehicule de quelques centaines de dollars, mais le prix semble juste. 5700 dollars plus tard, nous repartons donc avec le van.

Il n’est pas tout neuf et arbore quelques défauts : le coffre est légèrement désaxé, une des ceintures est cassée et la peinture intérieure est abîmée. Mais rien de préoccupant pour un van de cet âge. On commence donc très rapidement les travaux.

Pendant le mois qui suit, nous bossons dessus. On fait le sol, la peinture, l’isolation, le toit… C’est prenant, mais enthousiasmant. Notre investissement augmente.


Les doutes s’installent

Les choses se gatent lorsqu’Hugo, mon collègue français au resto, arrive un jour au boulot avec une tête de dix pieds de long.

Il vient en effet d’apprendre que le second van qu’il a acheté quelques semaines auparavant ne passe pas le WOF. La raison est simple : les pistons sont fondus. Et ça, le garagiste l’affirme, ça a eu lieu avant la vente. C’est un coup dur pour lui et sa copine, et ça ne me rassure pas des masses.

Mon angoisse ne va faire qu’empirer quand Max s’aperçoit que c’est le pote de Michel qui lui a vendu ce van inutilisable. En effet, Michel travaille avec un ami dont il nous avait fait tester les vans en même temps que le sien. « Que vous achetez chez lui ou chez moi, c’est pareil » avait-il dit. SUPER.

On comprend que leur business est très louche et on décide naturellement d’amener le van de mon père chez un mécano afin d’avoir un avis objectif sur l’état du véhicule.

Celui-ci nous rassure immédiatement : à part le klaxon défaillant et un pneu trop usé, le van est en bon état. Je me pose quand même des questions concernant l’inspection : pourquoi le mecano qui a certifié le véhicule seulement quelques jours avant la vente n’a pas fait changer le pneu (qui menace d’exploser) ou réparer la ceinture ?

Mais bon, si ce n’est que ça, ce n’est pas très grave. On reprend donc les travaux.


Départ de Christchurch

Entre temps, Max et moi avons quitté nos boulots. On gagnait trop peu et comme la saison des récoltes commence, autant partir travailler en ferme. Mais avant ça, on décide de s’occuper à plein temps de l’aménagement du van.

L’aménagement nous coûte au total un peu moins de 3000 dollars. Le fait qu’il soit pour mon père nous motive à ne pas négliger les équipements et à le rendre agréable.

Résultat final !

Retrouvez toutes les étapes et l’avancée de nos travaux dans l’article dédié : « L »aménagement de notre van en Nouvelle-Zélande« .


Mauvaise confiance

Puisque l’on quitte la ville, on demande à un ancien collègue de Max de nous garder le van. Il n’arrête pas de nous proposer de le lui confier pour qu’il puisse faire les petites réparations nécessaires. Il arrondi ainsi ses fins de mois, et nous ça nous coûte moins cher. On lui avait déjà confié notre premier van quelques mois avant. On part donc (relativement) tranquilles.

Max l’appelle de temps en temps, histoire de savoir où en sont les travaux (changement de klaxon, de pneu et refaire une soudure). Il nous assure que tout est bon, que l’on peut rentrer tranquilles.

Nous travaillons donc jusqu’à la veille de l’arrivée de mon père. Puisque nous voulons vendre les vans des son départ, on se dit que ce serait mieux de faire le WOF avant de partir en vacances. Même s’il est encore valable un mois, au moins c’est fait.

Travail dans les champs

Mais en rentrant, les choses ne vont pas du tout aller comme on le pensait.

Déjà, on découvre que le collègue de Max a menti : aucune des réparations n’a été faite. Non seulement ça, mais en plus on se rendra compte plus tard qu’il nous a volé des ampoules de phares et qu’il a probablement utilisé le van. Quand on lui demande ce qu’il a fait avec les 100 dollars qu’on lui a avancé, il botte en touche et nous accuse de gâcher son dernier jour de vacances. On n’a pas le temps de gérer tout ça, alors on récupère simplement les clés et on part chez le mécano, déjà furax.


Passage par l’inspection

Même si les travaux n’ont pas été faits on décide de passer le WOF tout de même, quitte à ce que l’on doive y retourner après avoir réparé les quelques points manquants. En effet, nous ne payons le contrôle technique qu’une fois tant que nous ramenons le véhicule avec les modifications faites dans le mois qui suit. Au moins ça va nous permettre d’avoir directement la liste de ce qui va et ce qui ne va pas. On va pouvoir s’organiser correctement.

Si on se doutait que quelques points mineurs poseraient problème, on tombe des nues lorsqu’on lit le résultat : on a une dizaine de lignes de réparation à faire. Pourtant, le véhicule n’a pas bougé depuis l’achat !

Une partie des infractions ne sont pas graves : il faut changer les ampoules des phares, changer le pneu ou vérifier les branchements des clignotants. Mais une ligne en particulier nous fait peur : le mecano demande un rapport officiel de carrossier attestant que le van n’a pas de rouille structurelle.


La rouille inquiète

Il est vrai que depuis notre retour, on a constaté des tâches de rouille autour des portes. Elles n’y étaient pas lors de l’achat. Le mecano veut donc un rapport attestant que cette rouille est seulement superficielle et qu’elle ne met pas en danger les passagers en cas d’impact.

On se rend donc immédiatement chez un carrossier, puis un second, puis un troisième. Tous disent la même chose : la rouille est bien structurelle, ce qui nécessite d’agir. Cela nous coûtera autour de 2000 dollars et immobilisera le van pendant trois jours au minimum. C’est un sacré choc pour nous. On se demande comment cette rouille a pu passer au travers du dernier WOF. On commence à comprendre qu’elle a été masquée pour la vente.

Puisque mon père est déjà sur le territoire et que l’on ne veut pas s’attarder à Christchurch, on décide de ne pas faire les travaux immédiatement et de s’en occuper sur la route. On commence donc notre road trip : Abel Tasman, Picton, le ferry, et nous voilà sur l’île du nord. Après trois jours à Wellington on se pose à Napier, décidés à en finir avec les réparations. Je n’aurai jamais cru que notre van n’en repartirait jamais…


Fin d’un joli projet

Après une journée de galère, Max fini par trouver un carrossier disponible. Il n’a que deux jours de libres devant lui mais se propose de commencer le boulot, conscient que notre situation n’est pas simple. On passe deux jours au camping, mon père dormant dans notre van et nous en tente.

Mais le matin du deuxième jour, Max reçoit un texto : il y a un soucis sur le van, venez tout de suite. Le carrossier refuse de lui en dire plus au téléphone.

A l’arrivée, un verdict désespérant tombe : le van est irréparable. Ce n’est pas seulement un peu de rouille structurelle. La carcasse du van a LITTÉRALEMENT été rongée par la rouille et remplacée par une matière injectée dans les trous et recouverte de peinture.

arnaque van nouvelle-zélande
Une fois la peinture retirée…
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La tôle ressemble à du gruyère (mais pas le genre que j’aime)
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Les deux piliers sont atteints

Le carrossier se sent mal pour nous, et il y a de quoi. Le van ne pourra plus jamais rouler. Il faudrait changer toute la structure, ce qui coûterait plus cher que le van lui-même. Maintenant que l’étendu des dégâts à été signalé, nous n’avons légalement plus le droit de s’en servir. Le moindre choc serait très dangereux car la carrosserie ne protège plus les passagers, et peut carrément les blesser. C’est simple, on peut tordre la tôle avec les mains.

Le choc est vraiment dur à encaisser. On a tous les deux perdu plus que l’on n’a pu gagner depuis que l’on est arrivé en NZ. Quand on sait à quel point les derniers mois ont été compliqués, ça fait très mal. Mais le pire, ce sont les efforts, le temps et le cœur que l’on a mis dans la construction et la gestion du van. C’était la maison sur roues de mon père.


Ce n’est pas une question de chance

Bizarrement dans ces cas là, on a des réactions peu logiques. D’abord, on culpabilise. Si je n’avais pas été pressée, si j’avais fait plus attention, si je m’étais méfiée… Mais il ne faut pas se laisser avoir par la honte. On n’a rien fait de mal. Les victimes, c’est nous. C’est tout.

Bien sur certains voyageurs essaient de nous dire qu’on a été naïfs, qu’il fallait faire autrement. Ça leur permet de se valoriser et se rassurer : si eux ça ne leur ai pas arrivé, c’est parce qu’ils sont plus malins. Et ca les protégera pour la suite aussi. Mais la vérité c’est que non, ce n’est pas notre faute. On ne pouvait pas savoir, et de toutes façons leur plan était bien rodé. Ils achètent des vans en piteux état, cachent les défauts, font passer l’inspection par celui des deux qui est mecano et les revend au prix fort. Comment veux-tu te protéger de ça ?

Ensuite on a tendance à répéter « on n’a pas eu de chance ». Je me suis surprise à le dire plusieurs fois. Pourtant la chance n’a rien à voir la dedans ! C’est une arnaque, ni plus ni moins. Ils savent où trouver les étrangers, et ils savent qu’avec la durée de nos visa, notre mode de vie nomade et nos budgets on ne peut pas les faire tomber. Parler de chance reviendrait à dire qu’il y a une part de hasard. Évidemment, on aurait pu ne jamais lire leur annonce. Mais je ne vois pas comment on pouvait passer au travers. Et même si c’était le cas, on aurait aussi pu tomber sur le van aux kilométrages trafiqués ou celui avec les pistons fondus. Non, vraiment, ce n’est pas une question de chance.


Et la suite alors ?

Les derniers kilomètres du van ont servis à l’amener à la casse du coin. Le gérant nous en a donné 250 dollars, une somme qui nous a semblé presque plus triste que s’il l’avait pris gratuitement.

J’ai partagé notre histoire sur le groupe Facebook des Français en NZ, histoire d’avoir des avis et recommandations d’autres voyageurs. On nous a conseillé de joindre MTA (Motorisation Transport Association) et les Costumer Protection, mais ils nous ont tous dit que les ventes privées ne les concernaient pas. On est ensuite aller voir la police, espérant qu’ils nous expliqueraient quoi faire. Mais ils ont à peine voulu nous écouter. Ils nous ont juste dit de retourner voir le vendeur et de gérer avec lui. Mais on n’est même plus sur la même île…

On a quand même tenté de le contacter, de le menacer, de demander réparation. Mais évidemment il n’y a pas eu de suites. Et comme on ne pouvait pas continuer notre road trip avec le van, on a perdu les preuves en le laissant à la casse.

Ce qui me rend dingue c’est que ces mecs la sont encore en train de vendre des vans aux voyageurs. Pour l’instant, on pense lancer une campagne de blocage sur leurs pages et annonces FB, l’un de leur principal lieu de vente. Ça limitera peut être leur impact. Mais ce n’est pas à nous de faire la justice, et je trouve dingue que personne dans le pays ne protège les étrangers de ces agissements qui sont, je suis sure, loin d’être rares.

,Edit 1 : depuis que j’ai partagé notre histoire sur Facebook, j’ai reçu plusieurs témoignages de voyageurs qui se sont retrouvés dans le même cas. Certains ont réussi à obtenir des réparations gratuites de la part du mécano qui a validé l’ancien contrôle technique, d’autres non. Qui sait combien de véhicules dangereux sillonnent les routes du pays à l’heure qu’il est ?

Edit 2 : on a été rappelés par le Community Law. Ils nous ont dit qu’on pouvait porter plainte mais que ça prendrait beaucoup de temps. Si on gagne on sera remboursés par le vendeur… entre 45 et 1800 dollars au maximum. La blague. En NZ, il est donc tout à fait rentable de vendre des véhicules trafiqués. Bon à savoir.


Ne pas en vouloir au pays entier…

Si vous avez lu toute cette histoire, vous comprendrez qu’il m’est difficile de ne pas en garder une grande amertume. Parce que ce n’est pas QUE les vendeurs qui nous ont foutu dans la merde. C’est un ensemble de réactions et de comportements qui nous ont tour à tour enfoncés.

Le premier vendeur, qui a essayé de nous refourguer un van au compteur trafiqué. Le mécano, que l’on a payé pour avoir une idée de l’état du van et qui n’a pas fait son boulot. Le collègue de Max, qui n’a pas fait les réparations mais nous a pris de l’argent. Les flics, qui n’ont absolument rien eu à faire de notre histoire et nous ont dit de nous démerder. Les avocats, qui nous ont annoncé (avec aplomb) que l’on pouvait espérer récupérer 45 dollars. Et bien sûr, cet escroc de Michel sans qui rien de tout cela ne serait arrivé.

Alors, bon. Je veux bien qu’il ne faille pas faire de généralités… Mais vous conviendrez avec moi qu’il est difficile de ne pas avoir les poils qui se hérissent à chaque fois que j’entends à quel point les kiwis sont A-DO-RABLES. Les touristes en van sont un business, c’est tout. Il ne faut pas en attendre plus.


Conseils aux voyageurs : quoi vérifier avant achat ?

Si vous envisagez d’acheter un véhicule en Nouvelle-Zélande, je vous souhaite de tout mon cœur de ne pas vous retrouver dans une situation identique. Il n’y a pas de remède miracle pour s’en prémunir, mais on peut en revanche prêter attention à divers éléments.

Qui est le vendeur

Si c’est un touriste, lui demander depuis combien de temps il a le van. Le plus longtemps, le mieux c’est (pour l’entretien et la fiabilité supposée). Si c’est un local, demander si il a l’habitude d’en vendre, si c’est son van ou si il l’a acheté, et si oui quand et à qui. Ça peut vous donner une idée de l’honnêteté de son business.

Faire une vérification complète du véhicule (pre purchase check) auprès d’un mecano

Celle-ci coûte assez cher (180 dollars) mais est très utile pour connaître l’état réel d’un vehicule. Si possible, rester avec le mecano pendant la vérification. On ne l’a pas fait et il a vraiment fait ça à l’arrache (c’était pourtant un agent gouvernemental…). Demandez également un rapport complet au format papier.

Vérifier la rouille et la prendre au sérieux

Si vous avez lu l’article, vous comprenez à quel point c’est un aspect important de l’état d’un van. Regardez les contours des vitres et des portes et glissez vous sous le véhicule pour voir s’il y en a sur le châssis. On peut savoir si de la rouille a été maquillée en posant un aimant ou un magnet sur la carrosserie. Alors que la tôle saine attire tout objet aimanté, les parties rouillées ne réagissent pas. En cas de doute, ne pas prendre de risque : demander une vérification auprès d’un carrossier (= panel beater) impartial.

Consulter l’historique du véhicule (VIR)

Celui-ci est disponible en ligne en échange de 20 dollars. Vous verrez les derniers checks effectués, la liste des anciens propriétaires et les kilométrages associés à chaque transaction.

 Prévoir un budget pour les imprévus

Peu importe quel sera votre véhicule, il arrivera forcément un moment où vous devrez sortir des billets chez un mécano. Pensez que les réparations et l’entretien coûtent cher et sont obligatoires. D’autant plus si vous avez un WOF à passer. Ne vous mettez pas dans une posture compliquée en n’ayant pas les moyens de maintenir votre van, sous peine de risquer de le perdre entièrement.

Une fois sur la route, vérifiez bien l’endroit où vous laissez votre van lorsque vous partez faire une excursion

Malheureusement, de nombreux véhicules de touristes sont régulièrement fracturés, dévalisés ou carrément volés. Si vous voyez du verre brisé sur le sol du parking, ne laissez pas votre van sans surveillance. J’ai vu des parkings reculés où il y avait du verre au sol de quasi chaque place disponible. Aucune rando ne vaut le risque de perdre son van et toutes ses affaires.

arnaque van nouvelle-zélande
Exemple de verre brisé sur un parking

Malgré cette histoire, il nous faut continuer notre road trip et profiter comme on le peut de la venue de mon père. Nous partons donc vers le nord. A suivre : notre découverte de Rotorua !

12 réflexions au sujet de « Arnaque aux vans en Nouvelle-Zélande : comment on a perdu 9000 dollars »

  1. Difficile épreuve que de perdre une maison et se sentir trahi par ces saloperies de kiwis… En tout cas t’en fais une analyse et un retour d’expérience au top et comme toujours très bien écrit. En tout cas c’est un article qui sera bien utile à tous ceux qui se lanceront dans l’achat d’un van ainsi que tous ceux qui connaîtront quelqu’un qui se lancera dans l’achat d’un van etc. et c’est déjà une petite consolation ! 🙂

    1. Haha, oui, au moins je me dis que ça peut être utile. J’hésite à le partager sur le groupe FB des français en NZ (mais je n’ai pas trop envie non plus de passer pour la meuf qui fait de la pub pour son blog, donc bon…).
      Mais le plus chiant c’est que j’ai vraiment du mal à passer au dessus de tout ça et d’avoir une vision plus « neutre » de la NZ… J’arrête pas de tomber sur des messages de voyageurs qui se sont fait arnaqués de dix milles façons différentes, donc forcément ça rend un peu parano. Alors que voyager ici ça ne peut objectivement pas être QUE ça. M’enfin !

  2. Etes vous passés par l’ambassade pour dénoncer l’arnaque, Michel et consorts ?
    C’est quand même dingue de n’avoir aucun recours…
    Essayez quand même de profitez de la fin de votre séjour…
    Des bisous à vous partager !

    1. On n’a pas appelé l’ambassade, mais d’autres voyageurs dans le même cas m’ont dit qu’ils n’en avaient rien à faire et qu’ils n’avaient eux-même aucun recours… De toutes façons, en ayant laissé le van à la casse, on n’a plus les preuves. Mais bon, on s’est fait à l’idée maintenant et on va de l’avant (on vient tout juste de vendre notre premier van donc est déjà soulagés pour ça !).
      Bisous de même 🙂

  3. Bonjour 🙂

    Vraiment désolé pour vous j’imagne à peine la colère que l’on doit ressentir en plus de ce sentiment d’impuissance extrêmement frustrant, seul le temps pourra y remédier malheureusement vous en garderez une leçon et un souvenir amer mais en ressortez grandit si j’ose dire.
    J’espère que vous vivrez d’autre fabuleuses aventures qui chasseront ses mauvais souvenirs je vous le souhaite en tout cas.
    Bon voyage à vous et profitez bien!

    Théo

    1. Merci beaucoup pour ce message ! On a la chance de pouvoir dire que ce n’est QUE de l’argent. En ayant travaillé sur place on a limité la casse et on peut se permettre de continuer à voyager, donc ce n’est pas décisif. Mais c’est sur que l’impuissance rien dingue ! 🙂

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