Après avoir quitté un peu à contre-coeur la calme Kochi, nous prenons un bus gouvernemental pour rejoindre Allepey.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Allepey et ses croisières
Alappuzha (de son vrai nom) est une petite ville de l’état du Kerala qui est très connue des touristes en raison de ses backwaters. Il s’agit des canaux qui traversent la région et aux bords desquels vivent les habitants. C’était la seule chose que je connaissais du Kerala avant de venir. C’était une excursion que je voulais absolument faire.
La plupart du temps, les visiteurs qui viennent dans les backwaters louent une nuit sur les gros bateaux de croisière indiens. Repas compris, service assez haut de gamme, chambre spacieuse et climatisée, vue sur les canaux… Pendant longtemps, c’était la seule façon connue dans le coin pour naviguer sur les backwaters. Mais les prix n’ont cessés de grimper, et les expériences sont souvent décevantes du fait que les gros navires ne peuvent passer que par l’artère principale. On ne voit donc pas vraiment les villages construits autour des canaux et la variété du paysage.
Les backwaters version alternative
On ne voulait pas mettre près de 10 000 roupies par personne pour une expérience pareille… En fouillant un peu sur internet, on a trouvé une solution alternative : une visite des canaux en pirogue. En fait, les gens utilisent le terme « canoe » (anglais ou français) mais il s’agit plutôt de grosses pirogues. Elles sont partagées par 3 à 6 personnes et dirigées par un pilote posté à l’arrière.
Nous avons demandé au gérant de notre guesthouse de nous organiser la session de pirogue. Dès le lendemain matin il nous a réveillé pour nous emmener sur la zone d’embarquement.
Nous y retrouvons de nombreux autres touristes et nous prenons tous un gros bateau qui nous emmène dans un resto. On s’y posera un moment pour le petit déjeuner (à base de Chai et d’Idlis). Nous nous repartissons ensuite dans les différentes pirogues.
Rencontres surprenantes
Dans la nôtre, nous faisons la connaissance d’une australienne, d’un couple allemand dont le mec est en train de faire un jour de vœux de silence. Il était impressionnant : même sans parler, il dégageait un sérieux charisme et on comprenait ce qu’il voulait transmettre. On rencontre aussi Gözde, une québécoise qui voyage après ses quelques mois d’études en Inde.
Il nous faudra attendre la fin d’après-midi et plusieurs heures de discussion avec elle pour nous rendre compte qu’il s’agit d’une étudiante de Matthieu, l’enseignant-chercheur avec qui Max a passé deux jours avant que j’arrive. A plusieurs centaines de kilomètres de leur rencontre, il a fallu que nous croisions le chemin de son étudiante ! C’est complètement fou.
La vie sur les backwaters
Mais pour l’heure, nous montons dans la barque et nous profitons du paysage. L’avantage de cette embarcation est que nous pouvons entrer dans les petits chemins des canaux. C’est vraiment apaisant et relaxant, et il y a une bonne ambiance parmi nous. Nous croisons les vendeurs de poissons (qui crient pour prévenir les familles). Les femmes qui lavent les vêtements en les frappant sur la pierre au bord des canaux. Les enfants qui saluent notre passage. Les jeunes qui s’entraînent aux courses de canoë. Les backwaters grouillent de vie.
Nous prenons vite une deuxième pagaie pour aider notre meneur. Nous nous relayons et je m’épuise très vite… Alors que lui n’a pas pris de pause pendant près de 4 heures ! Nous voyons certains passagers d’autres pirogues qui refusent d’aider… L’allemand leur fait des grands signes pour leur dire de se mettre à la tâche, mais les jeunes-cons nous répondent qu’ils préfèrent « chiller »… Et leur pilote doit donc continuer de pagayer tout seul pour diriger la grosse pirogue et ses six passagers…
Pauses et repas
Nous ferons une pause vers midi pour boire le jus d’une noix de coco fraîche. On est un peu surpris parce que les noix de coco ont été apportées d’office et que nous pensions qu’elles étaient inclues dans le prix du tour (sensé être « all inclusive »). Sauf que ce n’était pas le cas, et qu’on nous les fait payer 35 roupies chacune (ce qui est énorme). Je n’aime pas qu’on me mette devant le fait accompli… Mais bon.
Nous rentrons finalement au restaurant vers 15h pour prendre un meal avec les autres voyageurs. Nous rencontrons ainsi deux voyageuses toulousaines qui viennent d’arriver en Inde avec pour projet de créer un parcours touristique. Elles n’étaient pas venues ici depuis des années. Nous échangeons beaucoup sur ce dont elles se souviennent, ce qui a pu changer, ainsi que sur l’hindouisme, qu’elles connaissent bien.
Fin de journée et soirée entre voyageurs
Nous regagnons finalement notre hôtel, bien claqués. Le tour a été très chouette et on est bien contents de ne pas avoir prit les gros bateaux. Nous sommes juste un peu déçus des frais cachés du tour qui ressemblent beaucoup à un piège à touriste. Les discussions ont été très enrichissantes, mais si ça n’avait pas été le cas la journée aurait été très longue… Les canaux restent un peu décevants pour nous quand même. J’avoue que je préfère des paysages moins impressionnants mais que je découvre par hasard. Ici, j’en attendais beaucoup, et peut-être un peu trop… C’était la seule et unique fois où nous avons prévu un tour touristique en Inde. Et j’ai moins ressenti « l’aventure » et le dépaysement que d’habitude. Je me rend compte que c’est ça que j’aime dans le fait de voyager, notamment ici. J’aurai acheté Le Routard sinon !
Cela dit, on se marre bien avec Gözde et nous décidons de nous rejoindre pour manger ensemble le soir.
Nous avons ainsi passé une super soirée avec elle et une française qu’elle venait de rencontrer dans son auberge une heure avant. Il nous manquait plus qu’un petit cocktail, mais avec de la bonne bouffe, des gens sympas et une vue sur la plage, c’était déjà pas mal !
Nous resterons trois jours à Allepey, juste pour profiter de l’endroit, et notamment nous rendre à la Marari Beach… qui fut un peu décevante quand même. A suivre !
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4 réflexions au sujet de « Allepey : partons faire du canoë sur les backwater ! »