On ne va pas se le cacher, la bouffe Birmane est loin d’être transcendante. En fait, elle est même presque inexistante : on trouve plus souvent des plats thaï (notamment au sud), coréens ou japonais (à Yangon) et indien ou népalais (au nord).
Il m’a fallu du temps (et de longues chasses aux plats indiqués dans la seule page du Routard dédiée à la nourriture birmane) pour tomber sur quelques spécialités.
SOMMAIRE D’ARTICLE
Voici donc la liste des plats découverts au Myanmar :
Les currys birmans
Tout comme en Inde ou au Népal, les repas birmans se composent majoritairement de currys accompagnés de riz blanc ainsi que de diverses crudités en saumure. On trouve des currys à la viande (poulet ou porc, plus rarement du bœuf), au poisson ou à différents types de légumes. On en a mangé d’excellents à la citrouille et à l’aubergine.
La spécificité des currys birmans est qu’ils sont préparés avec une pâte de poisson (ou de crevettes) fermenté, le ngapi. Quand il y en a peu, ça passe, mais sinon le goût est assez prononcé et peut vite écœurer. C’est toujours un peu délicat de manger un plat à base de poulet et d’avoir le goût de poisson en bouche…
La nourriture de rue
Il existe beaucoup de types de nourriture de rue au Myanmar, avec des origines variées (Inde, Népal, Thaïlande, Chine, Japon et Corée le plus souvent). Comme je l’écris plus haut, c’est de la nourriture peu chère, mais très grasse. Ce que j’ai préféré, ce sont les tranches de tofu frites. Gras, évidemment, mais frais et assaisonné, c’est très bon.
Les Shan noodles
Les Shans sont une ethnie que l’on trouve notamment dans l’est de la Birmanie, dans l’état du même nom. Visiblement, ce sont les plus influents en terme de cuisine puisque l’on retrouve leurs noodles et leur fried rice un peu partout dans le pays. Souvent, ce sont d’ailleurs les meilleurs plats de la carte.
La spécificité de ces pâtes est qu’elles sont préparées avec des cacahuètes pillées et de la pâte de cacahuète, des épices et des herbes. C’est un plat légèrement sucré et pimenté que j’adore ! En plus, c’est vraiment abordable (1000 Kyats le plat, soit environ 0,60 euros).
Le La Phet Thoke (salade de feuilles de thé)
C’est notre guide qui nous a fait goûté cette salade pour la première fois lors de notre trek jusqu’au lac Inle. Après, je n’ai pas cessé de la chercher partout. Ce n’est pas toujours simple à trouver puisque c’est un plat rarement proposé aux touristes (donc affiché sur les cartes). Mais il faut absolument le tester !
Il s’agit d’une salade composée de feuilles de thé cuites, de cacahuètes, de tomates et de différentes herbes. Manger le thé a longtemps été une habitude en Asie mais seule la Birmanie continue de le faire. Le thé est amer à manger, mais il s’équilibre très bien avec la sauce, le gras et le sucre des cacahuètes. J’en commandais dès que j’en trouvais !
La soupe Mohinga
Considéré comme LE plat national Birman, nous avons finalement rarement mangé cette soupe. Surement parce qu’elle est traditionnellement consommée pour le petit déjeuner et que dans les hôtels les plats proposés le matin sont souvent occidentaux.
Il s’agit d’une soupe de pâtes de riz au poisson. Personnellement, je n’ai pas été convaincue, surement parce que le goût de poisson fermenté est trop présent. Mais c’est à goûter si on se rend dans le pays.
Les bières
Tout comme le reste de l’Asie, la Birmanie n’est pas une championne en ce qui concerne les bières. On pense à nos copains Belges un peu désespérés après 5 mois de voyage sur le continent !
On trouve trois bières principales : la Myanmar, clairement majoritaire et dont on voit le logo partout, la Mandalay, plus amère, et la Yoma, une bière Birmane brassée par le groupe Carlsberg.
Aucune ne mérite de s’y arrêter, mais entre les trois j’ai préféré la Yoma ou la Myanmar. La Mandalay est plus forte mais n’a pas plus de goût pour autant. Aucun intérêt.
Le rhum
Le Myanmar a également quelques marques de rhum nationaux. Les prix sont assez fous, d’ailleurs : une bouteille de rhum coûte moins cher qu’un repas ou qu’un demi de bière.
Je suis loin de m’y connaître en rhum, je l’ai goûté sans rien en penser à part que c’était fort et pas très agréable. Les autres voyageurs m’ont tous dit que ce n’était pas un bon rhum, mais que c’était parfait pour le mélanger avec du coca. Ça veut tout dire !
Les jus de fruits
Par contre, la Birmanie a de bons fruits qui font d’excellent jus (en fonction des saisons, bien sûr). J’ai dû faire le deuil de mon amour pour les fruits de la passion et me rabattre sur des jus de pastèques ! Les ananas et les mandarines sont aussi excellents. J’ai d’ailleurs goûté les meilleures fraises de ma vie, notamment dans des lassis (genre de milk-shake asiatiques).
Le thé vert
Tout comme le riz est servi en illimité en Inde, un thermos de thé vert est d’office posé sur toutes les tables des restaurants birmans. C’est super pour se désaltérer sans acheter des bouteilles d’eau ou pour se réchauffer dans les montagnes. Mais perso, je suis plus thé noir…
Spécial « étrangeté »
Sur le marché de Yangon, nous avons trouvé une larve comestible. Ni une ni deux, mon frère et moi, toujours en quête de découvertes culinaires (aussi improbables soient-elles), avons sauté sur l’occasion. Et une jolie larve grillée pour la deux, une !
Au final, nous avons été surpris : la larve était très crémeuse et avait le goût de crevette. C’était bien meilleur que je le pensais !
Le vendeur ne parlant pas un mot d’anglais, on ne savait pas vraiment ce qu’on avait mangé. Ce fut lors du fameux trek vers le lac Inle que j’ai pu en savoir plus. Nous parlions des nourritures étranges que l’on peut trouver en France avec notre guide. Fromages, escargots, cheval… Le classique ! Elle nous a demandé si on mangeait des insectes, et c’est là que j’ai repensé à cette larve.
C’est comme ça que j’ai appris qu’il s’agit d’une larve de bousier ! Les bousiers femelles pondent dans les bouses des bœufs et les larves grossissent à l’intérieur. Elles se nourrissent de ce qui n’a pas été digéré par l’animal. C’est là que les paysans les ramassent, les ouvrent et… les mangent ! C’est même plutôt considéré comme un met de luxe, assez cher d’ailleurs.
De toutes façons, après avoir parlé de nos millions de fromages moisis, de nos pigeons, des grenouilles, escargots et autres joyeusetés Françaises, on serait quand même très mal placés de critiquer ! A tester, donc.
En règle générale
La street food : une solution économique
À part les plats eux-même, on peut noter que la bouffe de rue est très abordable comparée à celle des restaurants. En effet, dès que l’on trouve une table (taille adulte) et un menu, on a des chances d’en avoir pour 4000 à 5000 Kyats le plat (soit environ 3 euros), sachant qu’un plat seul ne suffit pas toujours à rassasier. Ça revient donc vite cher pour un budget de backpackers.
En revanche, les stands de rues et les restos locaux sont bien plus abordables et proposent des plats assez variés (brochettes, crêpes, parotas indiens, tofu…). Il faut juste commander sans trop savoir ce que l’on va recevoir, vu que personne ne parle anglais.
Seul hic : tout est noyé dans l’huile de friture. TOUT LE TEMPS. Ça en devient vite écœurant. On peut alors se rabattre sur les fruits (bananes, ananas et surtout pastèques – nous étions en plein dans la saison et c’était une tuerie !).
Il y aussi un gros clivage entre la nourriture de ville (très grasse) et celle de la campagne (plus délicate et fraîche). Les birmans eux même tombent malades quand ils n’ont pas l’habitude de se rendre en ville.
Une hygiène… discutable
Ah oui, parce qu’il faut aussi noter le gros soucis au Myanmar : le manque total d’hygiène. Les gens craignent beaucoup l’Inde ou le Népal pour ça, mais tous les voyageurs rencontrés s’accordent pourtant sur le fait que c’est ici que l’on tombe le plus facilement malade. Pourquoi ? Peut être parce qu’il est difficile d’avoir une alimentation végétarienne ici (le poulet ou le poisson étant souvent mélangés d’office aux plats) et que l’on fait moins attention que dans les autres pays.
Mais aussi certainement parce qu’il n’y a aucune information sur l’hygiène. On a beau avoir mangé dans les pires boui-boui Indiens, Népalais ou Sri Lankais, c’est ici que l’on est tombés malades pour la première fois : deux fois pour Max et une nuit de fièvre pour moi, jamais en même temps.
De quoi déprimer un peu en pensant à de bonnes patates au four françaises, avec un peu de crème fraîche, du comté râpé et une touche de beurre demi-sel… Hum, je m’égare.
Malgré ces quelques découvertes, nous avons vite fait le tour de la gastronomie Birmane… Et c’est avec GRAND plaisir que nous avons sauté sur la nourriture Vietnamienne. Mais ça, c’est un autre sujet ! 🙂
Sri Lanka, Inde, Népal, Myanmar, Vietnam et Cambodge… Retrouvez ici le bilan et les anecdotes de nos 6 premiers mois de voyage en Asie !
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